OECUMÉNISME / SYNTHÈSE DE NOTES DE COURS POUR LE BACCALAURÉAT ÉCRIT

ŒCUMÉNISME

(CE QU’UN ÉTUDIANT DOIT MAÎTRISER POUR LE BACCALAURÉAT ÉCRIT)

Introduction

Le fondement de l’œcuménisme : la suprême prière de Jésus

 

La recherche de l’unité des chrétiens trouve son fondement dans la suprême prière de Jésus juste avant de s’offrir pour le salut de toute l’humanité : 

Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé (Jn 17, 21-23).

Ce texte montre que la recherche de l’unité est d’ordre spirituel. Jésus situe son désir de l’unité dans son intimité avec son Père, dans la prière. L’unité, rappelle Walter Kasper, est un don d’en haut, qui nous vient de la communion d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint et qui grandit en elle[1]. Jésus veut que ceux qui croient en Lui s’unissent dans une seule foi et dans un seul baptême. C’est pourquoi tous les chrétiens doivent prendre « à cœur la cause de l’unité des chrétiens »[2]. Autant dire que l’œcuménisme est perçu comme un signe des temps accueilli et discerné par le concile Vatican II. C’est ce que nous nous proposons d’approfondir dans les chapitres qui suivent. 

 

Chapitre I : L’œcuménisme à travers l’histoire de l’Église : origine et signification

 

1.1  Controverses et cassures au cours de l’histoire du christianisme

1.1.1 Une cassure précoce (IVet Vsiècles) 

Avec la paix constantinienne dans l’Empire romain, vers l’an 313, le christianisme acquiert une place officielle. Mais peu de temps après, des différends doctrinaux surgissent. Les évêques de tout bord se sont vite réunis en concile à Nicée, puis à Constantinople, Chalcédoine et Éphèse, pour préciser la foi de l’Église sur les points contestés. Mêlées de politique, ces réunions ont des conséquences négatives sur l’avenir du christianisme. Certaines Églises (L’Église copte d’Égypte, l’Église arménienne et d’autres encore), ne s’approprient pas l’ensemble des définitions issues de ces conciles dits « œcuméniques ». Cela est donc cause d’une cassure au sein des Églises chrétiennes et aussi une prise de distance politique vis-à-vis du pouvoir impérial de Constantinople. 

 

- Le 1er concile de Nicée (325)

Le 1er concile de Nicée condamne l’arianisme selon lequel le Christ n’est pas Dieu mais la première créature du Père et proclame dans le symbole de Nicée que le Père et le Fils sont consubstantiels. 

 

- 1er concile de Constantinople (381)

En 381, le premier concile de Constantinople affirme la divinité du Saint-Esprit et fixe le symbole de Nicée-Constantinople. 

 

 

- Concile d’Éphèse (431)

Celui d’Éphèse condamne le nestorianisme qui sépare les natures humaine et divine du Christ et affirme l’unité de la personne du Christ. 

 

Concile de Chalcédoine (451)

Il condamne le monophysisme selon lequel la nature humaine de Jésus aurait été absorbée par sa nature divine et affirme que ces deux natures sont unies mais pas confondues en l’unique personne de Jésus Christ. 

 

1.1.2 Rupture entre Orient et Occident (XI- XIIIsiècle) 

À partir du VIIet jusqu’au XIsiècle, des tensions politiques et religieuses éclatent entre Rome et Constantinople. En 1054, une nouvelle crise aboutit à des excommunications mutuelles et les deux Églises se séparent. En 1204, les croisés latins envahissent et pillent Constantinople. Cela envenime la situation et scelle la rupture.

 

1.1.3 Les déchirements de la chrétienté occidentale au XVIsiècle

Le XVIsiècle est marqué par les grandes questions du renouvellement de la foi. Il s’agit d’une tentative de rétablissement de la pureté du christianisme primitif dans un esprit de cohérence avec l’Écriture. D’où l’émergence de la Réforme et son grand combat. Plusieurs figures incarnent ce combat non sans conséquences négatives sur l’histoire de l’Église. Martin Luther, moine augustinien (1483-1546), a marqué un tournant décisif dans l’histoire de l’Église. La Réforme est essentiellement son œuvre. C’est lui qui a ouvert la porte même si le Moyen Âge tardif avait déjà préparé les causes. Par son travail sur les épîtres de Paul, il a acquis la conviction que Dieu seul sauve et que l’homme ne peut mériter le Salut par ses actions. En 1517, il conteste la pratique des indulgences. En 1520, dans trois manifestes, il affirme des positions théologiques rejetées par le pape. En 1521, il est excommunié. Sa rupture avec Rome devient manifeste et le luthéranisme s’érige en Église. 

En dehors de l’Allemagne, sous l’égide de Calvin (1509-1564), de Zwingli (1484-1531) et de Henri VIII (1509-1547) naissent d’autres Églises de la Réforme (Luthérianisme, Anglicanisme et Calvinisme). C’est le début du Protestantisme. La Réforme n’a pas été une affaire purement religieuse, la politique s’en mêlait et l’obscurcissait et l’Église est encore une fois déchirée. Les évêques catholiques se réunissent en concile à Trente (1545-1563) pour réaffirmer la doctrine catholique sur un certain nombre de questions controversées et poser les bases de la vraie réforme de l’Église déjà proclamée par le concile de Latran V[3]. Depuis, deux confessions chrétiennes s’affrontent parfois violemment et la politique s’en mêle pour garantir la stabilité et la paix dans les États par une foi unique. Cela contribue à durcir les oppositions religieuses et l’unité de l’Église est pour une fois encore brisée. Mais le XXe siècle est marqué par un tout autre contexte politique et social, culturel et religieux qui facilite une amélioration dans les rapports entre les chrétiens des différentes confessions religieuses. C’est dans ce contexte que le mouvement œcuménique a pris naissance. 

 

1.2 Quelques jalons historiques du mouvement œcuménique

Le mouvement œcuménique est d’abord une initiative de chrétiens protestants. De 1910 à 1938, ils ont franchi une première étape dans la voie de la réconciliation des Églises. Les difficultés rencontrées dans les missions sont à l’origine de ce mouvement. Dans les confrontations en matière de territoires conquis, ils prennent conscience d’un véritable malaise : le Christ est un, mais ceux qui ont la mission de l’annoncer au monde sont divisés. Cela pose problème à la crédibilité de leur annonce. Cette prise de conscience a amené les missions protestantes à se réunir en une 1ère conférence à Édimbourg en 1910. C’est là qu’est né (ou a pris naissance) le « mouvement œcuménique ». Les orthodoxes ont rejoint le mouvement œcuménique vers l’année 1920. 

Une deuxième étape est franchie dans le mouvement œcuménique avec la création du Conseil œcuménique des Églises (COE) dont le principe est adopté à Utrecht en 1938 et devenu effectif seulement en 1948 à l’Assemblée d’Amsterdam à cause de la guerre[4]. Le COE est un lieu de rencontre pour une « culture de l’unité » au sein des Églises fragmentées et fragilisées par les cassures effectuées dans l’histoire. Deux tendances au sein du même mouvement œcuménique se trouvent réconciliées à la rencontre d’Amsterdam : celle plus pragmatique et anti-dogmatique, manifestée à la première conférence de Stockholm (Life and Work, Vie et Action) en 1925 ; et une autre beaucoup plus doctrinale ou théologique apparue en 1927 à la première conférence tenue à Lausanne (Faith and Order, Foi et Constitution). 

En 1961, à l’Assemblée de New-Delhi, il y a eu une entrée massive au COE des orthodoxes des pays de l’Est (Roumanie, Russie, Bulgarie, Pologne). Aujourd’hui, 332 Églises de différentes traditions font partie du COE (trad. Protestante, anglicane, orthodoxe et orientale orthodoxe) ; la plupart ont signé des accords entre elles.  

 

1.3 Vers une définition et une compréhension de l’œcuménisme 

Les chrétiens ont pris conscience que la division entre eux est une entrave et un contre témoignage par rapport à l’enseignement de Jésus. Depuis le début du XXsiècle, à partir de cette prise de conscience et de cette volonté de dialoguer et de dépasser les fractures du passé, l’œcuménisme commence à se développer et à envisager de prendre le chemin de l’unité et de rétablir la communion au sein du Corps mystique du Christ. 

Ainsi, le mot œcuménisme[5] a pris un sens spirituel et est devenu un itinéraire de vie pour le rapprochement, la réconciliation et l’unité des chrétiens dans la pluralité des Églises et dans la dynamique du « mouvement œcuménique ». L’œcuménisme vient du mot grec οκουμένη (oikouménè), qui se traduit par « toute la terre habitée ». Son sens exprime donc une idée de rassemblement universel, dans la perspective la plus large possible au sein des Églises chrétiennes. Il désigne donc les efforts vers l’unité des chrétiens divisés

Nous pouvons dire que l’œcuménisme signifie au cours de l’histoire[6]:

• « ce qui appartient au monde habité ou qui le représente » ;

• « ce qui appartient à l’empire romain ou qui le représente » ;

• « ce qui a une valeur ecclésiale universelle » ;

• « ce qui concerne la tâche missionnaire universelle » ;

• « ce qui touche aux relations entre des Églises ou des chrétiens d’origines confessionnelles différentes » ;

• « la conscience spirituelle d’appartenir à la communion mondiale des Églises chrétiennes » ;

• « la disponibilité à s’engager pour l’unité de l’Église ».

Les trois dernières définitions sont utilisées pour désigner le mouvement œcuménique qui a pour mission de promouvoir l’unité des chrétiens au sein des Églises (catholique, protestante et orthodoxe). 

Aujourd’hui, le sens de l’œcuménisme s’est beaucoup développé grâce :

- à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens instituée en 1908, aux États-Unis, par deux anglicans, Spencer Jones et Lewis Thomas Wattson (qui devint catholique la même année avec la communauté religieuse franciscaine qu’il venait de fonder au sein de l’Église anglicane américaine) entre le 18 janvier (à cette époque fête de la Chaire de Pierre à Rome) et le 25 janvier (fête de la conversion de saint Paul) ;

- à la fondation du Groupe des Dombes en 1937 par l’Abbé Paul Couturier et le pasteur suisse Baümlin pour un véritable dialogue entre les catholiques et les protestants dans un travail de recherche doctrinale ;

- au Conseil Œcuménique des Églises (COE) créé en 1948 pour favoriser le dialogue entre les diverses Églises chrétiennes ;

- La fondation de la Communauté de Taizé par le pasteur Roger Schutz en 1949 pour vivre ce qu’on peut appeler l’œcuménisme spirituel ; 

- Le décret du concile Vatican II sur l’œcuménisme, Unitatis redintegratio publié le 19 novembre 1964 ; 

- Des accords et des réalisations conjointes comme la traduction œcuménique de la Bible effectuée par des chrétiens de différentes confessions et publiée pour la première fois en 1975. À cela, s’ajoute la Concordance de la Traduction Œcuménique de la Bible parue en 1993 avec la même portée interconfessionnelle ;

- La déclaration commune de la Fédération Luthérienne Mondiale et de l’Église catholique (31 octobre 1999) au sujet de la doctrine de la justification, reconnue et signée également par le Conseil Mondial des Églises Méthodistes en 2006.

 

1.4  La conception magistérielle de l’Église catholique de l’œcuménisme jusqu’à Vatican II

L’Église catholique, dès le début, était très réticente au mouvement œcuménique. La position des papes (Léon XIII, Pie X et Benoît XV) est : le « retour » des « dissidents » au bercail. Un vocabulaire qui durera jusqu’au concile Vatican II. En 1927, Pie XI, avec son encyclique Mortalium animos avait mis fin à toute possibilité de dialogue œcuménique en interdisant aux catholiques d’y participer. Sa position ne se différenciait pas de celle des autres : le retour au bercail des dissidents : « L’union des chrétiens ne peut être procurée autrement qu’en favorisant le retour des dissidents à la seule et véritable Église du Christ, qu’ils ont eu jadis le malheur d’abandonner ». Mise à part cette position officielle de l’Église catholique, il faut noter le blocage de toute perspective de dialogue du côté des chrétiens protestants à cause de la publication du dogme de l’Assomption de la Vierge Marie proclamée par Pie XII en 1950. Ils étaient scandalisés du fait que ce dogme est dépourvu d’appui biblique explicite. 

Par contre, il ne faut oublier le travail et l’engagement de certains pionniers catholiques parmi lesquels on peut citer le cardinal Mercier, Dom Lambert Beaudoin qui a fondé une abbaye, où coexistent des moines de rite oriental et de rite occidental, célébrant chacun dans leur rite respectif. Dans cette même dynamique, Dom Lambert lance la revue œcuménique Irenikon. On doit citer également l’abbé Paul Couturier avec sa fameuse relance de la « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens » et la création du Groupe des Dombes ; et le père Yves Congar, o.p., qui livre une réflexion catholique du scandale de la division des chrétiens dans son ouvrage Chrétiens désunis, publié en 1937. 

Le pape Jean XXIII était fasciné par la recherche de l’unité des chrétiens. De manière symbolique, il a annoncé sa décision de convoquer la réunion du concile à la fin de la « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens », le 25 janvier 1959. Suite à cela, il a posé des actes concrets qui traduisait sa volonté de rechercher l’unité : la création du Secrétariat pour l’unité des chrétiens (SPU) sous la houlette du cardinal Béa qui a mené à bien sa mission et a permis à cette commission de jouer un rôle important dans le déroulement du concile ; l’invitation au concile d’observateurs d’autres confessions chrétiennes. Il faut souligner aussi la teneur de son discours d’ouverture du concile le 11 octobre 1962 portant sur la réforme interne de l’Église et la question de l’unité des chrétiens

 

 

 

Chapitre II : L’entrée de l’Église catholique en œcuménisme avec le concile Vatican II

 

2.1 L’œcuménisme, une tâche irrécusable  de l’Église avec Vatican II

L’Église catholique, tout début, soit vers l’année 1928, a manifesté une attitude méfiante vis-à-vis du mouvement œcuménique naissant. Cependant, au lendemain de la rencontre d’Amsterdam, en 1949, (on est après la guerre), elle a manifesté une attitude plus positive envers celui-ci sans pour autant y prendre part. Le pas décisif se fait en 1964 avec le concile Vatican II : l’œcuménisme devient une tâche irrécusable de l’Église[7] 

Outre la présence d’observateurs des autres confessions chrétiennes au concile, plusieurs documents conciliaires témoignent de cette ouverture à l’œcuménisme : Lumen gentiumDignitatis humanae et Nostra aetate. Mais, il faut résolument noter le décret sur l’œcuménisme, Unitatis redintegratio (UR) qui apporte la notion de « hiérarchie des vérités » et situe la recherche de l’unité dans le respect des différences considérées comme des richesses[8].

Ce décret comporte trois grands chapitres avec une cohérence théologique et ecclésiologique remarquable :

- Le 1er chapitre porte sur les principes catholiques de l’œcuménisme. Pas d’œcuménisme sans reconnaissance des « valeurs réellement chrétiennes qui se trouvent chez nos frères séparés ». Le 2e sur la rénovation de l’Église implique « la conversion du cœur » (n° 7), « la connaissance des frères des autres Églises » (n° 9), la « hiérarchie entre les vérités de foi » (n° 11) (L’Assomption de la Vierge Marie par exemple n’est pas à mettre au même plan que la Résurrection du Christ) et « la collaboration avec les autres chrétiens » (n° 12) ; et le 3e sur un descriptif des diverses Églises.

Mise à part ces textes, il faut souligner les gestes œcuméniques considérables qui ont aussi été posés, notamment la rencontre du pape Paul VI avec Anthénagoras, patriarche de Constantinople, en 1964 à Jérusalem ; leur visite mutuelle en 1967 ; la levée simultanée des anathèmes, jadis lancés entre Rome et Constantinople en 1054, par Paul VI et Athénagoras en 1965 ; la visite de Paul VI au COE en 1966 ; les visites de Jean-Paul II en 1982 au primat de l’Église anglicane de Cantorbéry et aussi à d’autres responsables religieux. 

Sans oublier les différentes rencontres de Benoît XVI avec les responsables des autres confessions chrétiennes pour continuer la recherche de l’unité des chrétiens initiée par le concile, il faut noter celles de François, en particulier sa visite en Suède les 31 octobre et 1er novembre 2016 pour le lancement des commémorations des 500 ans de la Réforme. 

Outre ces gestes, il faut mentionner les efforts considérables qui se font pour arriver à une harmonisation des liens théologiques et spirituels, enjeux importants pour l’unité possible tant souhaitée au sein de la grande Église et qu’on peut espérer sans exagération ni précipitation. Aujourd’hui, des chrétiens de diverses confessions participent à des liturgies communes comme la célébration de la Parole de Dieu et celle des baptêmes, disent le même Crédo et le même Notre Père, nourrissent le désir de partager une unique Table eucharistique. Autant de désirs qu’il faut nourrir avec une grande espérance. L’unité des chrétiens a une dimension eschatologique qu’il ne faut pas ignorer. L’unité s’accomplira en son temps. Le temps que, seul, le Christ seul connaît. L’essentiel c’est d’aller l’un vers l’autre avec respect et esprit d’écoute, de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint, principe de l’unité des membres du Corps du Christ (l’Église) : « Remplis de l’Esprit Saint », « nous pourrons célébrer l’unité enfin accomplie » (cf. P.E, réconciliation II). 

 

2.2. Les principes catholiques de l’œcuménisme 

C’est au premier chapitre de Unitatis redintegratio que l’Église catholique définit clairement ses positions pour la vérité du dialogue œcuménique qu’elle embrasse avec une volonté incontestable. Elle souligne très nettement que l’unité de l’Église est un acte de l’Esprit Saint qui habite tous les croyants. La trinité des Personnes divines, l’unité d’un seul Dieu Père, et Fils, en l’Esprit Saint est le modèle et le principe de cette unité. C’est un éclairage nouveau qu’apporte le concile dans l’évolution du mouvement œcuménique et qui paraît tout à fait remarquable. Il faut noter que la définition des positions de l’Église catholique sur l’œcuménisme clairement exposée dans UR, fait écho à Lumen Gentium 8. Les principes suivants résument bien l’apport de ces deux documents conciliaires issus de Vatican II pour une meilleure compréhension et un meilleur développement du dialogue œcuménique du côté catholique et même aussi du côté des autres Églises. 

 

2.3.1 Permanence de l’unité

L’unité n’est pas une invention des chrétiens. Elle est un don du Christ que chacun des membres de l’Église reçoit et essaie de vivre quoique de manière imparfaite dans un esprit de communion. Cette unité déjà acquise se vit par la foi et les sacrements, en particulier le baptême considéré comme le fil conducteur de l’unité des chrétiens. Promouvoir l’unité des chrétiens ne veut pas dire qu’on est en train de refaire l’unité. L’unité est inhérente à l’existence de l’Église fondée par le Christ qui « subsiste dans l’Église catholique »[9]. Voilà une assertion ecclésiologique fondamentale pour le progrès de l’œcuménisme.

 

2.3.2 Le but du travail œcuménique 

L’unité visible n’est pas au terme de la route, même s’il faut continuer à travailler dans le sens de la pleine instauration. Elle est déjà en germination dans l’Église par la foi et la vie sacramentelle dans le souffle vivifiant de l’Esprit Saint. L’unité vers laquelle tendent les efforts des membres des Églises doit être perçue comme une réalité visible et invisible. Elle est de fait eschatologique comme on l’a déjà dit. Le but du travail œcuménique est de parfaire ou de travailler à rendre moins imparfaite cette unité sans laquelle l’Église du Christ ne peut exprimer et vivre la plénitude de sa catholicité, donc de son mystère[10].

 

2.3.3 Unité visible et invisible

Pour comprendre cet aspect, et ne pas fausser le réalisme œcuménique, il faut reprendre la formule novatrice de l’abbé Paul Couturier, en 1935-1937 : « Il faut prier pour l’unité que le Christ veut, dans le temps et par les moyens qu’il voudra ». L’unité de l’Église est en soi, une réalité déjà donnée dans ce que l’Église, par ses membres, vit et célèbre. Laquelle Église vit et subsiste dans l’Église catholique a-t-on déjà souligné. Cependant, il faut reconnaître qu’effectivement tous ceux qui s’unissent au Christ par le lien de la foi et de la vie sacramentelle authentique sont l’Église invisiblement une, mais plurielle dans ses formes visibles. Il faut donc continuer à rechercher la cohérence de la vie chrétienne à travers cette réalité visible et invisible qu’est l’unité. Cette perspective œcuménique trouve écho dans cet adage : « Ecclesia reformata, semper reformanda » (l’Église réformée, toujours à réformer) : une vraie démarche de l’unité visible et invisible vers laquelle nous tendons. 

Par contre, il faut éviter tout glissement vers une « unité de bisounours », utopique, parfaite, sans pour autant nier « l’aspect visible au risque d’aboutir à une dichotomie : d’un côté une Église universelle mais invisible, de l’autre des Églises visibles limitées. Une telle conception des choses serait évidemment une contradiction totale avec le mystère même de l’Église qui, de part la volonté de son fondateur et à son image, est un mystère à la fois visible et invisible »[11].

 

2.3.4 Unité et diversité

Œcuménisme ne signifie jamais uniformité. L’unité des chrétiens se vit et se construit dans la diversité des Églises. Autrement dit, l’unité doit être envisagée dans la dynamique de la diversité[12]. Les chrétiens sont appelés à promouvoir l’unité dans « le respect et l’acceptation des diversités légitimes »[13]. L’unité ne sera jamais catholique sans cette diversité reconnue comme une richesse des Églises. Car l’œcuménisme est un échange de dons. Il n’est pas un processus d’appauvrissement, ni d’absorption, mais d’enrichissement réciproque. La diversité légitime ne s’oppose pas aux charismes que l’Esprit communique (1 Co 12). Ne pas honorer cela dans l’approche œcuménique, risque de fausser la voie de l’unité et d’entraîner des conflits et des divisions encore aujourd’hui. 

 

Chapitre 5. L’œcuménisme, une conséquence obligatoire d’une ecclésiologie de communion

5.1 L’œcuménisme comme ecclésiologie de communion quoique de manière imparfaite

Les chrétiens sont appelés à former un seul corps qui est l’Église de Jésus Christ. L’attitude d’ouverture des chrétiens entre eux est un signe de communion. Il y a une ecclésialité des communautés chrétiennes qui doit être vécue par le cœur. Car l’unité des chrétiens est au-delà de l’Église visible, l’Église organisée hiérarchiquement comme société. L’unité des chrétiens doit être d’abord envisagée à travers l’Église corps mystique du Christ même si les deux sont indissociables. De ce point de vue, l’œcuménisme est une ecclésiologie de communion. Bien avant le décret Untitatis redintegratio, Lumen gentium, dans son huitième numéro laisse entrevoir cette ecclésiologie de communion : 

Le Christ, unique médiateur, crée et continuellement soutient sur la terre, comme un tout visible, son Église sainte, communauté de foi, d’espérance et de charité, par laquelle il répand, à l’intention de tous, la vérité et la grâce. Cette société organisée hiérarchiquement d’une part et le corps mystique d’autre part, l’ensemble discernable aux yeux et la communauté spirituelle, l’Église terrestre et l’Église enrichie des biens célestes ne doivent pas être considérées comme deux choses, elles constituent au contraire une seule réalité complexe, faite d’un double élément humain et divin. C’est pourquoi, en vertu d’une analogie qui n’est pas sans valeur, on la compare au mystère du Verbe incarné. Tout comme en effet la nature prise par le Verbe divin est à son service comme un organe vivant de salut qui lui est indissolublement uni, de même le tout social que constitue l’Église est au service de l’Esprit du Christ qui lui donne la vie, en vue de la croissance du corps (cf. Ep 4, 16)[14].

Ce qui fonde l’œcuménisme, c’est la foi et la charité vécues par les chrétiens au nom du Christ par leur baptême et leur participation au repas pascal, l’Eucharistie, source de la communion ecclésiale. Dans cette dynamique, il y a une dimension de mystère qui nous dépasse et que les Églises sont appelées à vivre dans un esprit solidarité ecclésiale. 

L’œcuménisme ou la restauration de l’unité des Églises nécessite une véritable compréhension du rapport de chaque Église à l’unique Église du Christ, une, sainte, catholique et apostolique ; une réelle appartenance au mystère de l’Église qu’on peut appeler une sorte de « consistance ecclésiale » vécue au sein des autres Églises ; des liens entretenus avec celles-ci. L’Église catholique a fait un déplacement ecclésiologique majeur qui lui a permis de valoriser l’ecclésialité des autres Églises, en particulier celles issues de la Réforme. L’Église orthodoxe et l’Église catholique se reconnaissent « sœurs » dans le cadre d’une ecclésiologie de communion. 

L’Église catholique reconnaît que la division des Églises « s’oppose ouvertement à la volonté du Christ »[15]. Gardienne de l’unité, puisqu’en elle « subsiste l’unique Église du Christ » - (subsistit in), elle s’engage résolument au rétablissement de l’unité des Églises en reconnaissant ses propres erreurs. La communion vers laquelle tendent les Églises est déjà présente dans l’Église catholique (subsista in). Il s’agit bien entendu de la communion déjà donnée par le Christ et que les chrétiens divisés espèrent sa croissance de jour en jour jusqu’au retour glorieux du Christ. 

 

5.2 L’ecclésialité des Églises non catholiques

L’Église catholique, en affirmant que l’unique Église du Christ subsiste en elle, ne veut pas dire que les autres Églises seraient des Églises moindres. Non ! Elle reconnaît et valorise la « consistance ecclésiale » des autres Églises en tant qu’elles participent elles aussi au mystère du Christ bien qu’avec des déficiences à cause de la division[16].

La reconnaissance de l’« ecclésialité » des autres Églises tient aux « éléments de sanctification et de vérité »[17] qui se trouvent en elles et qui structurent aussi bien l’Église que la vie chrétienne : la foi, l’Écriture, la vie sacramentelle, la prédication, la prière, la charité, la liturgie, la diaconie, les charismes etc.[18]. Ces éléments constituent une sorte de « communion » quoique imparfaite avons-nous déjà noté, puisque « tout cela qui provient du Christ et conduit à Lui, appartient de droit à l’unique Église du Christ »[19]In fine, l’« ecclésialité » reconnue chez les autres Églises repose sur le fait qu’elles « considèrent le Christ comme source et centre de la communion ecclésiale », que les chrétiens se nourrissent de l’Écriture et qu’ils sont incorporés au Christ par le sacrement du Baptême, qu’ils célèbrent dans la Sainte Cène le mémorial de la mort et de la résurrection du Seigneur et professent la même foi baptismale. Tout cela constitue la communion qui existe entre l’Église catholique et les autres Églises quoique imparfaite, et peut servir de tremplin pour la croissance du dialogue œcuménique. 

Il faut toutefois souligner ce qui fait défaut à cette « ecclésialité » de certaines Églises issues de la Réforme quant aux réalités et aux signes sacramentels qui sont partie intégrante du mystère de l’Église aux yeux de l’Église catholique. Parmi lesquels, Unitatis rendintegratio mentionne : « en raison surtout de la déficience du sacrement de l’Ordre (praesertim propter Sacramenti Ordinis defectum), elles n’ont pas conservé la substance propre et intégrale du mystère eucharistique »[20]. Bref, le nœud est la question du ministère ordonné et de l’Eucharistie. 

 

5.3 La question de l’hospitalité eucharistique, un vrai problème ?

Beaucoup de membres de nos communautés aspirent à recevoir l’Eucharistie à une même table, comme expression concrète de la pleine unité. Nous faisons l’expérience de la souffrance de celles et ceux qui partagent leur vie tout entière, mais ne peuvent pas partager la présence rédemptrice de Dieu à la table eucharistique. Nous reconnaissons notre responsabilité pastorale commune pour répondre à la soif et à la faim spirituelles de nos fidèles d’être un dans le Christ. Nous désirons ardemment que cette blessure dans le Corps du Christ soit guérie. C’est l’objectif de nos efforts œcuméniques, que nous voulons faire progresser, y compris en renouvelant notre engagement pour le dialogue théologique[21].

 

Qu’est-ce que l’hospitalité eucharistique dans la dynamique de l’œcuménisme ? 

C’est la possibilité pour un chrétien de communier dans une autre confession, et pour une Église d’accueillir à sa table eucharistique un fidèle venu d’une autre Église chrétienne. C’est un point crucial dans le domaine de l’œcuménisme. On emploie souvent le terme d’intercommunion, mais il semble qu’il est préférable de parler d’hospitalité eucharistique ou partage de l’Eucharistie, car cela sous entendrait que des ministres de deux confessions différentes célèbrent ensemble une Eucharistie. 

Le problème de la communion eucharistique entre les Églises est un scandale présenté par la division autour d’un sacrement qui devrait les unir toutes comme sacrement d’unité : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » (1 Co 10, 16-17). Le partage de l’Eucharistie ne va pas de soi même si le problème ne se pose pas de la même manière dans toutes les Églises. Les Églises protestantes sont très ouvertes au partage eucharistique. Lors de la Cène, les pasteurs disent, avant le partage du pain et de la coupe, que « tout membre communiant d’une autre Église chrétienne, qui désire communier, a sa place à la table du Seigneur » sans toutefois négliger « la dimension de conscience ». Pour les orthodoxes, seuls les chrétiens appartenant à l’orthodoxie peuvent participer au partage du pain et du vin. 

L’Église catholique, quant à elle, dans le Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme, montre une certaine souplesse en ce qui concerne les Églises orthodoxes, mais moins pour les Églises issues de la réforme. 

En fait, l’hospitalité eucharistique mérite d’être discernée. Elle ne doit pas être une simple formalité. Elle doit viser le but théologique et ecclésiologique qui la surplombe.  L’Eucharistie n’est pas banale. Le « discernement du corps du Seigneur » concerne à la fois son corps eucharistique et son corps ecclésial[22]. Ceux qui partagent la même Eucharistie sont ceux qui partagent la même foi ecclésiale. On ne peut dissocier la communion eucharistique de la communion ecclésiale : l’Église fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Église. L’Eucharistie est ordonnée à un ensemble de réalités et de signes sacramentels qui engagent l’ensemble de la foi. Il y a en jeu, la question de la présence réelle ou la présence sacramentelle concernant la doctrine eucharistique ; la question du ministère ordonné pour la présidence de l’Eucharistie ; la question du ministère pétrinien au service de la charité et de la communion de l’Église etc. La communicatio in sacris, c’est-à-dire la participation à la prière, à la liturgie, et surtout à la communion eucharistique d’une Église séparée d’elle a été fixée par le concile :

Il n’est pas permis de considérer la communicatio in sacris comme un moyen à utiliser sans discernement pour restaurer l’unité des chrétiens. Deux principes règlent principalement cette communicatio : exprimer l’unité de l’Église ; faire participer aux moyens de grâce. Elle est, la plupart du temps, interdite du point de vue de l’expression de l’unité ; la grâce à procurer la recommande quelquefois. Quant à la façon pratique d’agir, eu égard aux circonstances de temps, de lieux et de personnes, c’est l’autorité épiscopale locale qui doit prudemment donner des instructions, à moins qu’il n’y ait eu d’autres dispositions de la Conférence épiscopale, selon ses propres statuts, ou du Saint-Siège[23].

 

Toutefois, il peut y avoir hospitalité eucharistique pour des besoins réels et dans un esprit de communion fraternelle suffisamment mûri et continu qui respecte également la doctrine eucharistique catholique (par exemple l’Eucharistie célébrée dans des foyers œcuméniques ou dans les groupes œcuméniques stables). Toute démarche pour une éventuelle hospitalité eucharistique requiert nécessairement le discernement et l’avis de l’évêque, responsable du ministère d’unité au sein de la communauté diocésaine. Une telle ouverture ne doit pas causer de scandale aux membres des communautés ecclésiales. Le partage eucharistique peut être envisagé pour des protestants ou des orthodoxes qui sont isolés de leur communauté ecclésiale respective, des personnes engagées dans l’œcuménisme, des couples dont les conjoints appartiennent à deux confessions chrétiennes différentes. 

Toutefois, la question de pouvoir communier ensemble à l’Eucharistie reste un problème majeur auquel il faut sans cesse travailler afin de trouver une issue théologique ou doctrinale permettant aux Églises de puiser leur force à l’unique « repas eucharistique ».

 

Conclusion

L’œcuménisme, un signe des temps pour l’Église dans le monde d’aujourd’hui

L’Église catholique, avec le concile Vatican II, est entrée dans l’œcuménisme avec détermination et aide les autres Églises à progresser sur le chemin de l’unité dans un esprit de vérité et de charité, dans un souci fraternel et de dialogue. Ensemble, toutes les Églises ont pris conscience des dégâts qu’a causé leur division à la crédibilité de l’annonce de l’Évangile. Chemin faisant, elles découvrent que l’unité vers laquelle elles tendent est un don du Christ lui-même. 

L’œcuménisme est un signe des temps que les chrétiens ne doivent cesser de scruter à la lumière de l’Esprit Saint, Principe de l’unité de l’Église. Dans la recherche de cette unité ecclésiale brisée par les divisions, l’Église catholique doit toujours agir avec « respect fraternel et charité » pour édifier. De ce point de vue, ce numéro de Unitatis redintegratio reprend et développe la doctrine de Lumen Gentium 15[24] :

 

Parmi les éléments ou les biens par l’ensemble desquels l’Église se construit et est vivifiée, plusieurs et même beaucoup, et de grande valeur, peuvent exister en dehors des limites visibles de l’Église catholique : la Parole de Dieu écrite, la vie de grâce, la foi, l’espérance et la charité, d’autres dons intérieurs du Saint-Esprit et d’autres éléments visibles. Tout cela, qui provient du Christ et conduit à lui, appartient de droit à l’unique Église du Christ. 

De même, chez nos frères séparés s’accomplissent beaucoup d’actions sacrées de la religion chrétienne qui, de manières différentes selon la situation diverse de chaque Église ou communauté, peuvent certainement produire effectivement la vie de grâce, et l’on doit reconnaître qu’elles donnent accès à la communion du salut[25].

 

Tout compte fait, l’œcuménisme ne peut se faire que dans la mouvance de l’Esprit. Il y a toujours un examen à frais nouveau sur ce qu’est l’Église et son unité, ainsi qu’une prise de conscience nouvelle de la responsabilité de tous chrétiens pour restaurer l’unité enfin brisée par les divisions et les soubresauts de l’histoire du christianisme.

Ceci dit, on peut se demander est-ce que l’œcuménisme est possible dans la réalité des Églises en Haïti ? Il n’est pas évident de trouver une réponse qui soit satisfaisante. L’œcuménisme en Haïti, s’il existe, se révèle bien difficile. Comment dialoguer avec toutes ces sectes qui poussent comme des champignons et qui sont très hostiles au dialogue avec les autres Églises, en particulier avec l’Église catholique ? Comment promouvoir le dialogue œcuménique alors que c’est déjà inadmissible au sein même des Églises protestantes en Haïti ? L’avenir de l’œcuménisme en Haïti est à envisager avec une espérance réaliste et à surmonter les grandes divisions byzantines qui se nourrissent encore par beaucoup d’Églises issues de la Réforme et des sectes qui s’implantent dans les milieux populeux des grandes villes. 



[1] W. Kasper, Manuel d’œcuménisme spirituel, Bruyère-le-Chatel, Nouvelle Cité, 2007, p. 12.

[2] Ibid., p. 5. 

[3] Le Ve concile du Latran (1512-1517) se déroula dans un contexte politico religieux difficile avec trois buts principaux : obtenir la paix en Europe, entreprendre la réforme de l’Église « dans la tête et dans les membres », et décider la croisade contre les Turcs. Cf. Guy Bedouelle, « Latran V », Dictionnaire critique de théologie, Paris, PUF, « Quadrige » 374, 1998, 649-650. 

[4] Cette étape du mouvement œcuménique est foncièrement marquée par la seconde guerre mondiale (1939-1945).

[5] Ce mot fut introduit par Yves Congar en 1937, puis repris et confirmé par le concile Vatican II dans UR, n° 4. 

[6] Cf. La Conférence des évêques de France, « Qu’est-ce que l’œcuménisme ? », https://eglise.catholique.fr, consulté le 10 décembre 2019. 

[7] René Girault, Construire l’Église une, Paris, Desclée de Brouwer, 1990, p. 47. 

[8] Cf. UR n° 1 § 1 : « Promouvoir la restauration de l’unité entre tous les chrétiens est l’un des objectifs principaux du saint Concile œcuménique de Vatican II. Une seule et unique Église a été fondée par le Christ Seigneur. Et pourtant plusieurs communions chrétiennes se présentent aux hommes comme le véritable héritage de Jésus Christ. Tous certes confessent qu’ils sont les disciples du Seigneur, mais ils ont des opinions différentes. Ils suivent des chemins divers, comme si le Christ lui-même était divisé. Il est certain qu’une telle division s’oppose ouvertement à la volonté du Christ. Elle est pour le monde un objet de scandale et elle fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de l’Évangile à toute créature ».

 

[9] Cf. LG n° 8 ; UR n° 4 § 3 ; UUS n° 14. Dans le régime théologique catholique, le pape est celui qui préside à l’unité de l’Église visible du Christ. Une telle vision théologique crée des difficultés à l’œcuménisme puisqu’elle n’est pas reconnue dans les autres Églises. 

[10] Cf. UR, n° 4.

[11] Paul Faynel, « Œcuménisme », Dictionnaire de théologie chrétienne, Paris, Desclée, 1979, 304.

[12] C’est précisément ce que défendit Oscar Cullmann dans un livre très significatif intitulé : L’unité par la diversité, Paris, Cerf, 1986. 

[13] Paul Faynel, « Œcuménisme », Dictionnaire de théologie chrétienneop. cit., p. 304. 

[14] LG, n° 8. 

[15] UR, n° 1. 

[16] Cf. UR, n° 3. 

[17] LG, n° 8. 

[18] Cf. UR, n° 3. 

[19] Id

[20] Ibid., n° 22. 

[21] Déclaration commune à l’occasion de la commémoration commune catholique-luthérienne de la Réforme, Lund, 31 octobre 2016.

 

[22] Conférence des évêques de France, Commission épiscopale pour l’unité des chrétiensL’hospitalité eucharistique avec les chrétiens issus de la Réforme en France (1983), n° 1, documentation-unitedeschretiens.fr, consulté le 16 décembre 2019.

[23] UR, n° 8. 

[24] « Avec ceux qui, étant baptisés, portent le beau nom de chrétiens sans professer pour autant intégralement la foi ou sans garder l’unité de la communion sous le Successeur de Pierre, l’Église se sait unie pour de multiples raisons. Il en est beaucoup, en effet, qui tiennent la Sainte Écriture pour leur règle de foi et de vie, manifestent un zèle religieux sincère, croient de tout leur cœur au Dieu Père tout-puissant et au Christ Fils de Dieu et Sauveur, sont marqués par le baptême qui les unit au Christ, et même reconnaissent et reçoivent d’autres sacrements dans leurs propres Églises ou dans leurs communautés ecclésiales. Plusieurs d’entre eux jouissent même de l’épiscopat, célèbrent la sainte Eucharistie et entourent de leur piété la Vierge Mère de 

[25] UR, n° 3. 

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