COMMISSION ÉPISCOPALE DE LA PASTORALE LITURGIQUE ET SACRAMENTELLE ET LITURGIQUE - CEPLS / Conférence épiscopale d’Haïti – CEH • Pastorale liturgique et sacramentelle

PRÉSENTATION

 

La Commission épiscopale de la Pastorale liturgique et sacramentelle, attachée à la Conférence des évêques catholiques d’Haïti, a pour mission de favoriser la vie liturgique et sacramentelle dans les diocèses formant l’Église locale en Haïti.

Sa mission consiste :

·      à étudier et à faire les recherches sur les questions d’actualité dans le domaine de la liturgie et des sacrements et informer les membres de la Conférence des évêques ;

·      fournir des rituels et livres liturgiques pour usage en Haïti

·      promouvoir l’observance des directives dans les publications des livres liturgiques ;

·      superviser la préparation de matériel d’éducation destiné à être publié ;

·      diriger la pastorale liturgique et sacramentelle en Haïti et promouvoir les recherches et les expériences nécessaires chaque fois qu’il s’agit de proposer des adaptations au Siège apostolique (cf. Sacrosanctum Concilium (SC), n° 44) ;

·      donner des éléments pour approfondir le sens de la liturgie et la pratique des sacrements ;

·      aider à un discernement pastoral et favoriser l’accompagnement. 

 

Bref, la Commission épiscopale de la Pastorale liturgique et sacramentelle intervient dans le domaine de la liturgie et des sacrements, l’art de célébrer, la formation de tous ceux qui y participent, les problèmes relatifs à la célébration liturgique et sacramentelle, la préparation aux sacrements, l’éducation de la foi chez les demandeurs etc. 

C’est dans le cadre de cette mission que la Commission vous soumet le texte qui suit pour vous guider dans la liturgie du Triduum pascal, la « célébration liturgique des trois jours du Mystère pascal qui culmine dans la Vigile de la nuit de Pâques, durant laquelle les catéchumènes et les fidèles participent à la résurrection de Jésus et passent, avec lui, de la mort à la vie » (Missel Laudate, p. 241). 

Que ces normes générales vous aident à mieux préparer les célébrations liturgiques du Triduum pascal qui approchent et facilitent aussi et avant tout, la participation active des fidèles à ces célébrations sacrées au lieu de sombrer dans une sorte de rubricisme. 


 

       X Mgr Charles Peters BARTHÉLUS                     P. Diesel PHAT

  Évêque de Port-de-Paix                                      Directeur

  Président



Normes générales pour le Triduum pascal

 

Triduum pascal

C’est pour le fidèle du Christ et pour tout le peuple de Dieu un besoin du cœur que de suivre chaque année, durant les jours de la Pâque, les événements de la passion de Jésus rapportés par les Évangiles. Du repas que le Seigneur prit avec ses disciples avant de souffrir jusqu’à son apparition aux mêmes disciples le dimanche suivant, toutes ses actions, et avant tout sa mort et sa résurrection, sont porteuses de salut, toutes ses paroles sont paroles de salut.

L’Église  a toujours apporté un soin particulier à célébrer les trois jours « pendant lesquels le Christ a souffert, s’est reposé et est ressuscité » (saint Ambroise). Aussi le triduum pascal de la passion et de la résurrection du Seigneur brille-t-il comme le sommet de l’année liturgique. Commencé avec la messe du soir du Jeudi saint, il s’achève le soir de Pâques, après avoir atteint ses heures les plus intenses dans la veillée de la Nuit sainte, qui résume en elle toute la célébration de la Pâque du Christ.

La célébration du triduum pascal touche chaque communauté chrétienne dans sa vie profonde, car c’est l’ensemble du peuple de Dieu qui effectue avec le Christ son « passage » vers le Père (Pâque veut dire passage). La nuit pascale est la grande nuit baptismale de l’année, et la prière des fidèles se fait plus intense pendant les deux jours où les catéchumènes se préparent plus immédiatement à mourir et à ressusciter avec le Christ. De même les journées de jeûnes du vendredi et, si possible, du samedi saint, préparent le pécheur à se réconcilier avec Dieu et avec ses frères, s’il n’a pas déjà reçu le sacrement de la réconciliation durant les derniers jours du Carême. Mais, en dehors de cette solidarité avec les catéchumènes et avec ceux qui vont reprendre leur place à la table du Seigneur, tous les chrétiens font personnellement « leur Pâque », selon la vieille expression française, dans le renouvellement de leurs engagements baptismaux et leur participation au repas eucharistique. Aussi peut-on dire de tout le triduum pascal ce qu’un des plus anciens documents liturgiques prescrit au sujet de la Nuit sainte : « Que tout le peuple soit dans la lumière » (Canons d’Hyppolyte). 

                                                                                                       P. Jounel

 

 

« Étant donné la dignité tout à fait particulière de ces jours et l’extrême importance spirituelle et pastorale de leurs célébrations dans la vie de l’Église, il convient au plus haut point que l’évêque préside dans sa cathédrale la messe en mémoire de la Cène du Seigneur, la célébration de la passion du Seigneur et la veillée pascale, surtout s’il doit y célébrer les sacrements de l’initiation chrétienne » (Cérémonial des évêques, Le triduum pascal, n° 296).

 

Jeudi saint

Messe du soir en mémoire de la cène du Seigneur

Le Seigneur Jésus Christ est entré dans sa passion en prenant part avec les siens au repas pascal, dans lequel le peuple juif célébrait sa libération de l’oppresseur et son alliance avec Dieu. Mais le Christ a voulu faire de ce repas celui de l’alliance nouvelle conclue dans son sang. C’est pourquoi il a institué, sous les signes du pain rompu et la coupe partagée, changés en son corps et en son sang, le mémorial du sacrifice qu’il offrirait le lendemain sur la croix. 

(P. Jounel).  

            

I. Consignes liturgiques  pour la célébration de la Cène du Seigneur

 

1.1 À la cathédrale 

Même si l’évêque a déjà célébré le matin la messe chrismale, il aura à cœur de célébrer aussi la messe en mémoire de la Cène du Seigneur, avec la pleine participation des prêtres, des diacres, des ministres et des fidèles autour de lui (cf. Cérémonial des évêques, n° 298). 

 

Ce qu’il faut préparer : 

a)    dans un endroit approprié du presbyterium (chœur) :

-       des ciboires avec des hosties à consacrer pour la communion du lendemain ;

-       le voile huméral ;

-       un deuxième encensoir avec la navette ;

-       la croix de procession, voilée en violet (souvent, elle est portée à l’entrée de la Messe) : il n’est pas inconvenant qu’elle soit encore ornée du rameau bénit ;

-       des cierges et des torches

-       des sièges pour les personnes désignées pour le lavement des pieds (garçons et filles);

-       une cruche d’eau (qui peut être légèrement parfumée) et un bassin ;

-       une réserve d’eau, permettant de recharger la cruche;

-       des serviettes pour essuyer les pieds ;

-       un grémial pour l’évêque ;

-       le nécessaire pour laver les mains de l’évêque

 

b)    à la chapelle du reposoir du Saint-Sacrement :

-       un tabernacle ou un coffret pour contenir le Saint-Sacrement ;

-       des lumières, des fleurs et d’autres décorations opportunes (toujours viser la sobriété). 

 

1.2 Dans les paroisses :

« Dans chaque messe, nous renouvelons le repas du Seigneur en mémoire de lui, dans le souvenir de sa passion, l’attente de son retour et la joie de sa présence. Mais, le jeudi saint, l’évocation atteint au maximum d’intensité. C’est une messe du soir qui rassemble le peuple après une journée de travail, une messe concélébrée par tous les prêtres de la paroisse, afin de montrer l’unité du sacerdoce » (P. Jounel). 

 

Ce qu’il faut préparer : 

a)    dans un endroit approprié du presbyterium (chœur) :

-       des ciboires avec des hosties à consacrer pour la communion du lendemain ;

-       le voile huméral ;

-       un deuxième encensoir avec la navette ;

-       la croix de procession, voilée en violet (souvent, elle est portée à l’entrée de la Messe) : il n’est pas inconvenant qu’elle soit encore ornée du rameau bénit ; 

-       des cierges et des torches

-       des sièges pour les personnes désignées pour le lavement des pieds (garçons et filles) ;

-       une cruche d’eau (qui peut être légèrement parfumée) et un bassin ;

-       une réserve d’eau, permettant de recharger la cruche;

-       des serviettes pour essuyer les pieds ;

-       un grémial pour celui qui préside la célébration et qui lave les pieds de douze fidèles ;

-       le nécessaire pour se laver les mains ;

 

b)    à la chapelle du reposoir du Saint-Sacrement :

-       un tabernacle ou un coffret pour contenir le Saint-Sacrement ;

-       des lumières, des fleurs et d’autres décorations opportunes (toujours viser la sobriété). 

 

 

 

II. Déroulement de la célébration

 

2.1.À la cathédrale :

 

Procession d’entrée

-       le cérémoniaire de chœur ;

-       le Thuriféraire avec l’encensoir fumant + le Naviculaire ;

-       un acolyte portant la croix, avec l’image du Crucifié tournée vers l’avant, au milieu de deux autres acolytes portant des chandeliers avec des cierges allumés ;

-       les autres servants d’autel deux par deux ;

-       les 12 personnes désignées pour le lavement des pieds ;

-       le diacre portant l’Évangéliaire ;

-       les autres diacres, s’il y en a, deux par deux ;

-       les prêtres concélébrants, deux par deux, portant la chasuble blanche ou dorée ;

-       le cérémoniaire de l’évêque ;

-       l’évêque, qui s’avance seul, portant la mitre, tenant la crosse de la main gauche, et bénissant de la main droite ;

-       un peu en retrait derrière l’évêque, les deux diacres assistants ;

-       enfin les servants préposés au livre, à la mitre et à la crosse.

 

2.2.Dans les paroisses :

Procession d’entrée

-       le cérémoniaire de chœur ;

-       le Thuriféraire avec l’encensoir fumant + le Naviculaire ;

-       un acolyte portant la croix, avec l’image du Crucifié tournée vers l’avant, au milieu de deux autres acolytes portant des chandeliers avec des cierges allumés ;

-       les autres servants d’autel deux par deux ;

-       les 12 personnes désignées pour le lavement des pieds ;

-       le diacre portant l’Évangéliaire ;

-       les autres diacres, s’il y en a, deux par deux ;

-       les prêtres concélébrants, deux par deux, portant la chasuble blanche ou dorée ;

-       le cérémoniaire du président de l’assemblée ;

-       le président de l’assemblée. 

 

 

 

 

 

 

 

III. La description du rite

 

3.1. À la cathédrale

 

La célébration eucharistique 

- La préparation, l’entrée dans la cathédrale et la liturgie de la Parole se déroulent comme d’habitude à la messe stationale ;

- Pendant le chant du Gloire à Dieu, on sonne les cloches ; après quoi, elles se taisent jusqu’à la Veillée pascale ;

- On peut jouer de l’orgue ou d’autres instruments seulement pour accompagner le chant ; 

- Après l’homélie, l’évêque procède au lavement des pieds ;

- Pour accomplir ce geste, l’évêque dépose la mitre et la chasuble (par contre, il peut revêtir la dalmatique), se met le grémial à la ceinture, se rend devant chacune des personnes et leur verse de l’eau sur les pieds, puis les essuie, aidé par un diacre. Pendant ce temps, on chante un chant sur la charité ;

- Après le lavement des pieds, l’évêque revient à la cathèdre, se lave les mains et reprend la chasuble. Puisqu’on ne dit pas le Credo, on fait aussitôt la prière universelle ;

- La messe se poursuit comme à l’ordinaire. Les fidèles apportent en procession le pain et le vin accompagnés des dons destinés à subvenir aux besoins des pauvres (tout aspect théâtral et spectaculaire est à proscrire) ;

- De la préparation des dons jusqu’à la communion, tout se passe comme à la messe stationnale en utilisant les textes propres de la prière eucharistique que propose le Missel romain ;

- Pour cette messe, il est légitime de prévoir plusieurs calices pour que les fidèles puissent communier au Corps et au Sang du Seigneur, « afin que par ces signes, la Communion apparaisse mieux comme la participation au sacrifice actuellement célébré » (PGMR n° 85). 

- Après la communion, on laisse la réserve eucharistique pour la communion du lendemain sur l’autel et l’évêque dit la prière après la communion ; 

 

N.B : - Pas d’annonces, pas de commentaires. Il est important de les faire au début de la célébration ; 

- Pas de rites de conclusion. 

 

La procession avec la réserve eucharistique à travers la cathédrale vers le reposoir

- L’évêque, debout devant l’autel, met de l’encens dans l’encensoir et le bénit, puis encense à genoux le Saint-Sacrement (Le cérémoniaire invite les concélébrants et les autres diacres à se placer dans le dos de l’évêque et de ses deux diacres assistants ;  les servants d’autel se placent dans le dos des concélébrants et des autres diacres). 

- Ensuite, ayant reçu le voile huméral, l’évêque monte à l’autel, fait la génuflexion, aidé par un diacre, prend le ciboire qu’il recouvre avec les deux extrémités du voile.

 - Les autres ciboires contenant la réserve eucharistique pour la communion du lendemain peuvent être portés soit par les concélébrants, soit par les diacres ;

 

Comment organiser la procession ?

 

-       le cérémoniaire de chœur ;

-       l’acolyte avec la croix voilée en violet, escorté des deux céroféraires ;

-       les autres servants d’autel ;

-       si possible, les 12 fidèles à qui on a lavé les pieds ;

-       les diacres ;

-       les concélébrants ;

-       les deux acolytes portant la crosse et la mitre de l’évêque ;

-       deux thuriféraires avec leur encensoir fumant ;

-       le cérémoniaire de l’évêque ;

-       l’évêque portant le Saint-Sacrement  entouré de deux céroféraires ;

-       un peu en arrière, les deux diacres assistants (ils peuvent porter les autres ciboires, s’il y en a) ;

 

N. B : Tous portent des cierges allumés. Pendant ce temps, on chante un chant approprié.

 

Au reposoir

-       arrivé au reposoir, l’évêque remet le ciboire au diacre, qui le dépose sur le corporal déployé devant le tabernacle ou coffret, ou bien dans le tabernacle ou coffret dont la porte reste ouverte ;

-       pendant qu’on chante le Tangum ergo ou un autre chant approprié, l’évêque, à genoux, encense le Saint-Sacrement ;

-       après un temps d’adoration en silence, le diacre ferme le tabernacle ou le coffret à clé, tous se lèvent, font la génuflexion et retournent à la sacristie. À ce moment, l’évêque reprend la crosse et la mitre ;

-       les fidèles poursuivent l’adoration devant le Saint-Sacrement pendant une partie convenable de la nuit. Après minuit, l’adoration se fera sans solennité.

 

N.B : L’exposition dans l’ostensoir n’est en aucun cas permise entre le début de la Messe vespérale du Jeudi saint et la fin de la Messe de la Vigile pascale.

 

Le dépouillement de l’autel

- De retour à la sacristie, le prêtre et le diacre, revêtus de l’étole violette et accompagnés de quelques servants, dépouillent l’autel. 

- On enlève les croix de l’église ou si ce n’est pas possible, on les voile. On voile aussi les statues qui sont dans l’église. 

- Au moment opportun, on enlève l’eau bénite de tous les bénitiers dans l’église, ainsi que tous les cierges votifs, sauf ceux qui brûlent devant le reposoir.

 

3.2. Dans les paroisses

 

La célébration eucharistique 

- La préparation, l’entrée dans l’église et la liturgie de la Parole se déroulent comme d’habitude à la messe dominicale ;

- Pendant le chant du Gloire à Dieu, on sonne les cloches ; après quoi, elles se taisent jusqu’à la veillée pascale ;

- On peut jouer de l’orgue ou des autres instruments seulement pour accompagner le chant ; 

- Après l’homélie, celui qui préside la célébration  procède au lavement des pieds ;

- Pour accomplir ce geste, le prêtre dépose la chasuble, se met le grémial à la ceinture, se rend devant chacune des personnes et leur verse de l’eau sur les pieds, puis les essuie, aidé par un diacre. Pendant ce temps, on chante un chant sur la charité ;

- Après le lavement des pieds, le président de l’assemblée revient au siège de présidence, se lave les mains et reprend la chasuble. Puisqu’on ne dit pas le Credo, on fait aussitôt la prière universelle ;

- La messe se poursuit comme à l’ordinaire. Les fidèles apportent en procession le pain et le vin accompagnés des dons destinés à subvenir aux besoins des pauvres (tout aspect théâtral et spectaculaire est à proscrire) ;

- De la préparation des dons jusqu’à la communion, tout se passe comme à la messe dominicale en utilisant les textes propres de la prière eucharistique que propose le Missel romain ;

- Pour cette messe, il est légitime de prévoir plusieurs calices pour que les fidèles puissent communier au Corps et au Sang du Seigneur, « afin que par ces signes, la Communion apparaisse mieux comme la participation au sacrifice actuellement célébré » (cf. PGMR n. 85). 

- Après la communion, on laisse la réserve eucharistique pour la communion du lendemain sur l’autel et le président de l’assemblée dit la prière après la communion ; 

 

N.B : - Pas d’annonces, pas de commentaires. Il est important de les faire au début de la célébration ; 

- Pas de rites de conclusion. 

 

La procession avec la réserve eucharistique à travers la cathédrale vers le reposoir

-       Le président de l’assemblée, debout devant l’autel, met de l’encens dans l’encensoir et le bénit, puis encense à genoux le Saint-Sacrement (Le cérémoniaire invite les concélébrants et les diacres à se placer dans le dos de celui qui préside ;  les servants d’autel se placent dans le dos des concélébrants et les diacres). Ensuite, ayant reçu le voile huméral, le président de l’assemblée monte à l’autel, fait la génuflexion, aidé par un diacre, prend le ciboire qu’il recouvre avec les deux extrémités du voile. Les autres ciboires peuvent être portés soit par les concélébrants, soit par les diacres ;

 

Comment organiser la procession ?

-       le cérémoniaire de chœur ;

-       l’acolyte avec la croix voilée en violet, escorté des deux céroféraires ;

-       les autres servants d’autel ;

-       si possible, les 12 fidèles à qui on a lavé les pieds ;

-       les diacres s’il y en a ;

-       les concélébrants ;

-       deux thuriféraires avec leur encensoir fumant ;

-       le cérémoniaire du président de l’assemblée ;

-       le président de l’assemblée portant le Saint-Sacrement  entouré de deux céroféraires ;

-       un peu en arrière, les deux diacres assistants (ils peuvent porter les autres ciboires, s’il y en a) ;

-        

N. B : Tous portent des cierges allumés. Pendant ce temps, on chante un chant approprié.

 

Au reposoir

-       arrivé au reposoir, le président de l’assemblée remet le ciboire au diacre, qui le dépose sur le corporal déployé devant le tabernacle ou coffret, ou bien dans le tabernacle ou coffret dont la porte reste ouverte ;

-       pendant qu’on chante le Tantum ergo ou un autre chant approprié, le président de l’assemblée, à genoux, encense le Saint-Sacrement ;

-       après un temps d’adoration en silence, le diacre ferme le tabernacle ou le coffret à clé, tous se lèvent, font la génuflexion et retournent à la sacristie. 

-       les fidèles poursuivent l’adoration devant le Saint-Sacrement pendant une partie convenable de la nuit. Après minuit, l’adoration se fera sans solennité.

 

N.B : L’exposition dans l’ostensoir n’est en aucun cas permise entre le début de la Messe vespérale du Jeudi saint et la fin de la Messe de la Vigile pascale.

 

Le dépouillement de l’autel

- De retour à la sacristie, le prêtre et le diacre, revêtus de l’étole violette et accompagnés de quelques servants, dépouillent l’autel.

 - On enlève les croix de l’église ou si ce n’est pas possible, on les voile. On voile aussi les statues qui sont dans l’église. 

- Au moment opportun, on enlève l’eau bénite de tous les bénitiers dans l’église, ainsi que tous les cierges votifs, sauf ceux qui brûlent devant le reposoir.

 

 

Vendredi saint

 

La Passion et la mort du Seigneur

 

Le Vendredi saint est, pour les chrétiens du monde entier, un jour de jeûne : c’est le jeûne pascal, qui commémore la Passion du Seigneur, et que l’Église nous conseille de poursuivre jusqu’à la Nuit sainte, où nous le rompons dans la joie. 

Mais le Vendredi saint comporte aussi, dans l’après-midi ou la soirée, la célébration de la Passion du Seigneur. L’office commence par une liturgie de la Parole, dont la lecture principale est le récit de la Passion selon saint Jean. 

La prière universelle est faite, après l’homélie, avec une solennité exceptionnelle, dans un souci de n’oublier personne, car le salut opéré par le sang rédempteur doit atteindre les extrémités de la terre. La sainte Croix est ensuite proposée à la vénération de l’assemblée, puis prêtre et fidèles communient au Corps du Christ.  

Plus que les humiliations de la Passion, c’est la gloire de la Croix qui éclate dans cette célébration, car l’Église ne commémore pas la mort du Seigneur sans faire mémoire, en même temps, de sa résurrection. 

(P. Jounel).

 

 

1.  Consignes pour la célébration 

 

Vers trois heures de l’après-midi, à moins qu’une raison pastorale ne fasse choisir une heure plus tardive, on célèbre la Passion et la mort du Seigneur. Cette action comporte trois parties : la liturgie de la Parole, la vénération de la Croix et la Communion[1]. Pour cela, l’autel doit être complètement nu, sans croix, ni chandeliers, ni nappe[2]. L’église doit être dépouillée, sans tapis, ni voile d’ambon, ni fleurs. Les bénitiers doivent être vides et la Croix voilée en violet. 

Avant le début de la célébration, on peut, si c’est nécessaire, faire une brève monition pour situer les trois parties qui composent la célébration, et introduire au temps de prière silencieuse par lequel débute l’office[3]. Ceux qui participent à cette célébration communient au Corps du Christ uniquement en ce jour. Cependant, on peut porter la communion aux malades et aux infirmes qui ne peuvent pas participer à cette célébration[4].

La procession d’entrée se fait en silence, sans croix, ni chandeliers, ni encens. 

 

N.B : La célébration des sacrements est strictement interdite, à l’exception de la pénitence et de l’onction des malades.

 

« Cette œuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu, à laquelle avaient préludé les hauts faits de Dieu dans le peuple de l’Ancien Testament, le Christ Seigneur l’a accomplie, principalement par le mystère pascal de sa bienheureuse passion, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension ; mystère pascal par lequel "en mourant il a détruit notre mort, et en ressuscitant il a restauré la vie". Car c’est du côté du Christ endormi sur la croix qu’est né "l’admirable sacrement de l’Église tout entière" » (SC, n° 5).

1.1. À la cathédrale

 

- Préparer à la sacristie :

·      les vêtements de couleurs rouges pour l’évêque et le diacre, comme pour la messe. Les prêtres peuvent porter leur habit de chœur (soutane + surplis) ou d’autres vêtements légitimement approuvés.

 

- Préparer à l’entrée de la cathédrale (dans la nef) :

·      la Croix voilée ; 

·      deux chandeliers ;

 

- Préparer dans le presbyterium (chœur) :

·      le Missel ;

·      les lectionnaires ;

·      une nappe simple qui ne devra pas pendre par-devant, ni sur les côtés de l’autel;

·      le corporal ;

·      des étoles rouges pour les prêtres et les diacres qui communient ;

·      le support pour la Croix qui se placera devant l’autel au milieu des deux chandeliers allumés après l’adoration.

·       

- Préparer au reposoir du Saint-Sacrement :

·      le voile huméral rouge ou blanc pour le diacre ;

·      la clé du tabernacle ou coffret ;

·      deux chandeliers pour les acolytes.

 

1.2. Dans les paroisses

 

- Préparer à la sacristie :

·      les vêtements de couleurs rouges pour le président de l’assemblée et le diacre, comme pour la messe. Les autres membres du clergé peuvent porter leur habit de chœur (soutane + surplis) ou d’autres vêtements légitimement approuvés.

 

- Préparer à l’entrée de l’église (dans la nef) :

·      la Croix voilée ; 

·      deux chandeliers ;

 

- Préparer dans le presbyterium (chœur) :

·      le Missel ;

·      les lectionnaires ;

·      une nappe simple qui ne devra pas pendre par-devant, ni sur les côtés de l’autel;

·      le corporal ;

·      des étoles rouges pour les prêtres et les diacres qui communient ;

·      le support pour la Croix qui se placera devant l’autel au milieu des deux chandeliers allumés après l’adoration.

 

- Préparer au reposoir du Saint-Sacrement :

·      le voile huméral rouge ou blanc pour le diacre ;

·      la clé du tabernacle ou coffret ;

·      deux chandeliers pour les acolytes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2. Déroulement de la célébration

 

2.1. À la cathédrale

 

Le cérémoniaire de chœur en tête, les servants d’autel, les prêtres, le cérémoniaire du président de l’assemblée, et l’évêque portant la mitre simple, sans l’anneau, ni la crosse, s’avancent vers l’autel en silence[5].

- Après avoir déposé la mitre et salué l’autel par une inclination profonde à l’entrée du presbyterium, l’évêque se prosterne et prie en silence[6].

- Les autres membres du clergé, les servants d’autel et les autres membres de l’assemblée se mettent à genoux à leur place. Tous prient en silence également[7].

- Ensuite, à la cathèdre, sans salutations, sans dire : « Prions le Seigneur », l’évêque dit l’une des prières prescrites dans le Missel. Après, il s’assied et reçoit la mitre[8].

 

2.2. Dans les paroisses

 

  Le cérémoniaire de chœur en tête, les servants d’autel, les prêtres, le cérémoniaire du président de l’assemblée, et le président de l’assemblée, s’avancent vers l’autel en silence[9].

- Après avoir salué l’autel par une inclination profonde à l’entrée du presbyterium, le président de l’assemblée se prosterne et prie en silence[10].

- Les autres membres du clergé, les servants d’autel et les autres membres de l’assemblée se mettent à genoux à leur place. Tous prient en silence également[11].

- Ensuite, à son siège, sans salutations, sans dire : « Prions le Seigneur », celui qui préside la célébration dit l’une des prières prescrites dans le Missel. 

 

 

 

 

 

3. La liturgie de la Parole

 

3.1. À la cathédrale

 

- Tous s’assoient, et on proclame la première lecture, tirée du prophète Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12), avec le Psaume.

 -Vient ensuite la deuxième lecture, tirée de la lettre aux Hébreux (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)[12].

- Tous se lèvent pendant qu’on chante le chant d’acclamation à l’Évangile. L’évêque dépose la mitre. Sans saluer le peuple ni signer le livre, on fait la lecture de la Passion selon saint Jean[13].

- Pas d’encens, pas de bénédiction, pas de salutation. On ne dit pas « Le Seigneur soit avec vous ».

- À la fin de la lecture de la Passion, on dit : Acclamons la parole de Dieu, mais on omet le baiser du livre[14].

- Après la lecture de la passion, l’évêque fait une brève homélie. À la fin, on invite l’assemblée à observer un temps de prière silencieuse[15].

- Puis, on fait la prière universelle proposée par le Missel de la manière suivante :

·      le diacre, debout à l’ambon, donne l’intention dans un invitatoire ;

·      tous prient en silence ;

·      puis l’évêque debout, sans mitre, à la cathèdre ou, suivant la disposition des lieux, à l’autel, les mains étendues, dit ou chante l’oraison.

·      pendant ces prières, les membres de l’assemblée peuvent se tenir soit debout, soit à genoux. 

 

3.2. Dans les paroisses

 

- Tous s’assoient, et on proclame la première lecture, tirée du prophète Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12), avec le Psaume.

 -Vient ensuite la deuxième lecture, tirée de la lettre aux Hébreux (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)[16].

- Tous se lèvent pendant qu’on chante le chant d’acclamation à l’Évangile. Sans saluer le peuple ni signer le livre, on fait la lecture de la Passion selon saint Jean[17].

- Pas d’encens, pas de bénédiction, pas de salutation. On ne dit pas « Le Seigneur soit avec vous ».

- À la fin de la lecture de la Passion, on dit : Acclamons la parole de Dieu, mais on omet le baiser du livre[18].

- Après la lecture de la passion, le prêtre fait une brève homélie. À la fin, on invite l’assemblée à observer un temps de prière silencieuse[19].

- Puis, on fait la prière universelle proposée par le Missel de la manière suivante :

·      le diacre, debout à l’ambon, donne l’intention dans un invitatoire ;

·      tous prient en silence ;

·      puis le prêtre debout, à son siège, ou, suivant la disposition des lieux, à l’autel, les mains étendues, dit ou chante l’oraison.

·      pendant ces prières, les membres de l’assemblée peuvent se tenir soit debout, soit à genoux. 

 

 

 

4. Présentation et vénération de la Croix

 

4.1. À la cathédrale 

(Ici on fait la deuxième forme proposée dans le Missel)

-  L’évêque reste debout à la cathèdre, sans être mitré. Un diacre, accompagné de deux céroféraire, se rend à l’entrée de la cathédrale (dans la nef) où l’on a déposé la Croix non voilée, entre les cierges allumés. Il prend la Croix, les céroféraires prennent les cierges, et ils s’avancent en procession à travers la cathédrale vers le sanctuaire.

- Au départ de la procession, puis au milieu de la cathédrale, enfin devant l’entrée du sanctuaire, le diacre élève la Croix en chantant : « Men Kwa Jezi Kri… » ; l’assemblée répond, puis s’agenouille et adorent quelques instants en silence. Pendant ce temps, l’évêque reste debout à la cathèdre et adore en silence. 

- Le diacre se rend avec la Croix à l’entrée du sanctuaire, accompagné par les deux céroféraires qui déposent leur chandelier sur la marche de part et d’autre. 

- Le diacre la tient droite, et l’évêque dépose la mitre,  la chasuble et, s’il le juge bon, ses chaussures et, tête nue (sans la calotte), il s’avance le premier, fait la génuflexion devant la Croix et l’embrasse, puis il retourne à la cathèdre, où il reprend ses chaussures et la chasuble et s’assied sans mitre (il peut aussi se laver les mains).

- Après cela, le diacre remet la Croix au deux servants qui la tiennent droite. Puis, les diacres, les prêtres, les servants et les autres membres de l’assemblée s’avancent pour rendre hommage à la Croix par un geste approprié. 

- Il est recommandé de présenter une seule croix à la vénération[20]. Si, du fait d’un grand nombre de fidèles, il était trop long de faire passer chacun d’entre eux devant cette seule croix, on agirait de la façon suivante : lorsqu’un certain nombre de participants, clergé et fidèles, auront pu faire l’adoration, le prêtre prendra la Croix et, en se tenant au milieu, devant l’autel, il invitera en quelques mots l’assemblée à adorer la sainte Croix. Puis, il élèvera celle-ci durant un peu de temps pour la présenter à l’adoration silencieuse des fidèles[21].

- La vénération achevée, on place la Croix devant l’autel au milieu des deux chandeliers (si elle n’est pas assez grande, on peut la placer sur l’autel avec les deux chandeliers autour de celui-ci). 

 

 

 

 

4.2. Dans les paroisses

 

 (Ici on fait la deuxième forme proposée dans le Missel)

-  Le président de l’assemblée reste debout à son siège. Un diacre, accompagné de deux céroféraire, se rend à l’entrée de l’église (dans la nef) où l’on a déposé la Croix non voilée, entre les cierges allumés (S’il n’y a pas de diacre, c’est le président de l’assemblée ou un autre prêtre qui le fait). Il prend la Croix, les céroféraires prennent les cierges, et ils s’avancent en procession à travers l’église vers le sanctuaire.

- Au départ de la procession, puis au milieu de l’église, enfin devant l’entrée du sanctuaire, le diacre élève la Croix en chantant : « Men Kwa Jezi Kri… » ; l’assemblée répond, puis s’agenouille et adorent quelques instants en silence. 

- Le diacre se rend avec la Croix à l’entrée du sanctuaire, accompagné de deux céroféraires qui déposent leur chandelier sur la marche de part et d’autre. 

- Après cela, le président de l’assemblée, les autres prêtres, les diacres, les servants et les autres membres de l’assemblée s’avancent pour rendre hommage à la Croix, soit en faisant la génuflexion devant elle, soit  par un autre geste approprié. 

- Il est recommandé de présenter une seule croix à la vénération[22]. Si, du fait d’un grand nombre de fidèles, il était trop long de faire passer chacun d’entre eux devant cette seule croix, on agirait de la façon suivante : lorsqu’un certain nombre de participants, clergé et fidèles, auront pu faire l’adoration, le prêtre prendra la Croix et, en se tenant au milieu, devant l’autel, il invitera en quelques mots l’assemblée à adorer la sainte Croix. Puis, il élèvera celle-ci durant un peu de temps pour la présenter à l’adoration silencieuse des fidèles[23].

- La vénération achevée, on place la Croix devant l’autel au milieu des deux chandeliers (si elle n’est pas assez grande, on peut la placer sur l’autel avec les deux chandeliers autour de celui-ci). 

 

 

 

 

 

 

 

 

5. Le rite de la communion 

 

5.1. À la cathédrale

 

- On étend la nappe sur l’autel sans qu’elle pende par-devant, ni sur les côtés de l’autel. On y place le corporal et le Missel[24].

- Un diacre, accompagné du cérémoniaire de chœur et de deux servants d’autel ou acolytes, va chercher le Saint-Sacrement au reposoir. 

- Quand ils arrivent, ils font la génuflexion, et les servants allument les cierges et s’agenouillent. 

- Le diacre déploie le corporal devant le tabernacle ou coffret, sort le ciboire, le dépose sur le corporal et s’agenouille. Le cérémoniaire impose sur ses épaules le voile huméral. L’évêque et l’assemblée se lèvent et se tiennent debout en silence.

- Le cérémoniaire de chœur en tête, le diacre portant le ciboire contenant la réserve eucharistique au milieu de deux céroféraires processionnent jusqu’à l’autel.

- Le diacre pose le Saint-Sacrement sur l’autel et découvre le ciboire. Puis l’évêque s’approche avec les diacres (s’il y en a plusieurs), fait la génuflexion et invite toute l’assemblée à dire le Notre Père et poursuit le rite de la communion comme cela est indiqué dans le Missel[25].

- Après le Notre Père, les prêtres revêtent à leur place l’étole rouge.

- Pendant qu’on fait la distribution de la communion, la chorale peut entonner un chant.

- Après la communion, le diacre reprend le voile huméral et porte la réserve eucharistique à l’endroit qui a été préparé en dehors de la cathédrale et l’enferme dans le tabernacle secret[26].

- Après un temps de silence, l’évêque dit la prière qui est proposée dans le Missel[27]. Puis, pour le renvoi de l’assemblée, debout, il étend les mains et dit la prière qui est indiquée dans le Missel[28].

- L’évêque fait la génuflexion devant la Croix et reçoit la mitre. Tous se retirent en silence. 

 

 

 

 

5.2. Dans les paroisses

 

- On étend la nappe sur l’autel sans qu’elle pende par-devant, ni sur les côtés de l’autel. On y place le corporal et le Missel[29].

- Un diacre, accompagné du cérémoniaire de chœur et de deux servants d’autel ou acolytes, va chercher le Saint-Sacrement au reposoir. 

- Quand ils arrivent, ils font la génuflexion, et les servants allument les cierges et s’agenouillent. 

- Le diacre déploie le corporal devant le tabernacle ou coffret, sort le ciboire, le dépose sur le corporal et s’agenouille. Le cérémoniaire impose sur ses épaules le voile huméral. Tous se lèvent et se tiennent debout en silence.

- Le cérémoniaire de chœur en tête, le diacre portant le ciboire contenant la réserve eucharistique au milieu de deux céroféraires processionnent jusqu’à l’autel.

- Le diacre pose le Saint-Sacrement sur l’autel et découvre le ciboire. Puis le président de la célébration s’approche avec les diacres (s’il y en a plusieurs), fait la génuflexion et invite toute l’assemblée à dire le Notre Père et poursuit le rite de la communion comme cela est indiqué dans le Missel[30].

- Après le Notre Père, les autres prêtres revêtent à leur place l’étole rouge.

- Pendant qu’on fait la distribution de la communion, la chorale peut entonner un chant.

- Après la communion, le diacre reprend le voile huméral et porte la réserve eucharistique à l’endroit qui a été préparé en dehors de la cathédrale et l’enferme dans le tabernacle secret[31].

- Après un temps de silence, le président de la célébration dit la prière qui est proposée dans le Missel[32]. Puis, pour le renvoi de l’assemblée, debout, il étend les mains et dit la prière qui est indiquée dans le Missel[33].

- Après, tous font la génuflexion devant la Croix et se retirent en silence. 

 

 

 

 

 

Samedi saint

 

Le Samedi saint ne comporte ni l’Eucharistie, ni liturgie de la Parole. On y célèbre seulement la Prière des Heures. Il n’est pas cependant une simple attente de la Fête. En l’absence de toute assemblée, nous nous recueillons dans le souvenir du Christ au tombeau, mais nous adhérons aussi à un mystère, auquel nous affirmons croire lorsque nous disons le symbole des Apôtres : «  Je crois en Jésus Christ, notre Seigneur, qui est descendu aux enfers ». 

La descente du Christ aux enfers, c’est-à-dire au séjour des morts, est au nœud du mystère de sa Pâque. Elle prolonge l’humiliation de la croix, en manifestant le réalisme de la mort de Jésus, dont l’âme a vraiment connu la séparation d’avec son corps et rejoint les autres âmes des justes. Mais la descente du Christ au séjour des morts exprime aussi la grandeur de sa victoire : c’est du fond de l’abîme qu’il est remonté à la vie. 

En même temps, elle inaugure déjà cette victoire : le Christ Seigneur est descendu vers ceux qui l’attendaient pour leur annoncer leur libération toute proche. La descente aux enfers est le point de départ du grand mouvement qui l’emportera par-delà la résurrection dans la gloire de son ascension : « Celui qui était descendu est le même que celui qui est monté au-dessus de tous les cieux » (Ep 4, 10). 

 Dans la liturgie des Heures, nous prions en ces termes : « Dieu éternel et tout-puissant, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre, d’où il est remonté glorieux : accorde à tes fidèles, ensevelis avec lui dans le baptême, d’accéder par sa résurrection à la vie éternelle ».   

 P. Jounel

 

Le Samedi saint, l’Église demeure auprès du tombeau de son Seigneur. Elle médite la passion et la mort du Christ, ainsi que sa descente au séjour des morts, en attendant sa résurrection dans la prière et le jeûne[34].

- La table de l’autel ayant été dépouillée, l’Église s’abstient de célébrer le sacrifice de la messe. Après la Vigile solennelle – cette attente nocturne de la résurrection – éclatera la joie pascale, joie qui débordera en cinquante jours de fête[35]. Aujourd’hui, la communion ne peut être portée qu’en viatique[36]

 

 

 

 

 

 

Temps pascal 

Dimanche de Pâques 

La résurrection du Seigneur  

Vigile pascale dans la nuit sainte

 

          La célébration annuelle de la mort et de la résurrection du Christ culmine dans la Nuit pascale, qui est la nuit sainte des chrétiens. 

          Cette assemblée liturgique est, selon le mot de saint Augustin, la mère de toutes les saintes veillées. S’il est naturel au disciple du Christ de consacrer à la prière une partie des heures de la nuit, car le Seigneur lui a enseigné à veiller dans l’attente de l’Époux (Mt 25, 13), l’assemblée liturgique convient d’une manière éminente à la nuit pascale : c’est la nuit où les enfants d’Israël mangèrent l’agneau libérateur et où ils passèrent à pied sec la mer Rouge ; c’est la nuit où le Christ brisa les liens de la mort pour remonter victorieux des enfers ; c’est la nuit où depuis les origines l’Église attend le retour de son Seigneur.

          Cette nuit, les chrétiens rassemblés la passent d’abord à écouter la lecture de la parole de Dieu qui leur rappelle toute l’histoire du salut, de la création et de l’exode jusqu’à la résurrection de Jésus et son exaltation aux cieux. 

          Durant les lectures, l’assemblée est éclairée par le cierge pascal : il brille auprès du lecteur, telle la nuée lumineuse qui guida le peuple juif dans son cheminement vers la terre promise, tel surtout le Christ, qui illumine le monde de sa clarté.

          La nuit s’achève dans la célébration des sacrements de la Pâque : le baptême par lequel l’homme meurt avec le Christ pour vivre avec lui de sa vie nouvelle (Rm 6, 8), la Confirmation, qui marque le chrétien du sceau du Christ et lui donne l’Esprit Saint ; l’Eucharistie où, en prenant part au repas sacré de la Nouvelle Alliance, les disciples reconnaissent le Seigneur ressuscité quand le Christ leur rompt le pain (Lc 24, 35).

          La nuit pascale apporte aux chrétiens une anticipation de la joie de la Jérusalem nouvelle. Aussi retentit-elle du chant de l’alléluia. 

P. Jounel

 

 

Consignes pour le déroulement de la veillée pascale

 

- La Veillée pascale comporte quatre parties[37] :

·      L’office de la lumière et l’annonce de la Pâque

·      La liturgie de la Parole

·      La liturgie baptismale

·      La liturgie eucharistique.

- Elle se célèbre entièrement de nuit : elle ne peut commencer qu’après la tombée de la nuit et doit s’achever avant l’aube du dimanche[38].

- L’évêque ne manquera pas de célébrer la Veillée pascale dans sa cathédrale puisque celle-ci est la plus grande et la plus noble de toutes les solennités de l’année liturgique[39].

- Même si la messe de la Veillée est célébrée avant minuit, elle est la messe du dimanche de Pâques. Mais tous ceux qui y participent peuvent communier à nouveau à une seconde messe de Pâques[40].

- Même si la messe de la Veillée est la célébration pascale de la résurrection du Seigneur, « tout prêtre qui célèbre ou concélèbre la messe de la Veillée peut célébrer ou concélébrer une seconde messe de Pâques »[41].

 

 

 

 À la cathédrale

 

a) Ce qu’il faut préparer pour la bénédiction du feu :

- un bûcher, sur le parvis de la cathédrale ;

- le cierge pascal ;

- cinq grains d’encens et un stylet (si on doit les utiliser) ;

- ce qu’il faut pour allumer le feu nouveau ;

- une lampe pour éclairer les textes que doit lire l’évêque ;

- des cierges pour ceux qui participent à la Veillée ;

- des pincettes pour que le thuriféraire prenne des charbons ardents dans le feu nouveau pour les mettre dans l’encensoir.

 

b) Ce qu’il faut préparer pour l’annonce de la Pâque 

- un chandelier, près de l’ambon, pour le cierge pascal ;

- le livre contenant l’annonce de la Pâque placée sur l’ambon. 

 

c) Ce qu’il faut préparer pour la liturgie baptismale

- un récipient ou la cuve baptismale contenant de l’eau ;

- lorsque l’on administre les sacrements de l’initiation chrétienne : l’huile des catéchumènes, le Saint-Chrême ; les cierges pour les futurs baptisés, le Rituel romain ; un siège pour l’évêque. 

 

N.B : Toutes les lumières de la cathédrale sont éteintes. 

 

 

1. Le déroulement de la Veillée à la cathédrale

 

- Au secretarium ou à la sacristie, l’évêque, les concélébrants revêtent les vêtements de couleur blanche pour la messe[42].

- Le peuple est rassemblé sur le parvis de la cathédrale.

- L’évêque, portant la mitre et la crosse, le rejoint avec les diacres, les concélébrants et les servants.  

- On ne porte ni croix de procession, ni luminaire. Le thuriféraire porte l’encensoir sans charbon.

- Un ministre porte le cierge pascal non allumé devant les servants d’autel. On n’oublie pas le rôle des cérémoniaires. 

 

·      Bénédiction du feu nouveau et la préparation du cierge pascal

 

- Arrivé sur le parvis de la cathédrale, l’évêque dépose la crosse et la mitre et salue l’assemblée en disant : La paix soit avec vous. On explique brièvement l’importance de la Veillée de cette nuit[43].

- L’évêque bénit le feu en disant l’oraison qui se trouve dans le Missel[44]. Après, on porte le cierge pascal devant lui, et portant la mitre, il le prépare comme indiqué dans le Missel[45].

- Avec les braises dans le feu nouveau, le thuriféraire garnit l’encensoir. 

- On allume le cierge pascal et l’évêque met de l’encens dans l’encensoir. Entre temps, le servant qui tenait le cierge pascal le remet au diacre.

 

 

 

·      La procession en direction de la cathédrale

- Puis la procession s’ordonne en direction de la cathédrale :

·      le thuriféraire vient en tête, avec l’encensoir fumant ; 

·      derrière lui, le diacre qui porte le cierge pascal ;

·      viennent ensuite le servant qui porte la crosse ;

·      l’évêque avec les diacres assistants (s’il y en a) ;

·      les concélébrants

·      les autres servants ;

·      le peuple. Tous portent en main des cierges éteints. 

- Arrivé à la porte de l’église, le diacre s’arrête, élève le cierge et chante : Limyè Kris la ! Tous répondent : Mèsi Bondye, mèsi ! L’évêque allume son cierge à la flamme du cierge pascal[46].

- Puis le diacre avance jusqu’au milieu de la cathédrale, s’arrête, élève le cierge et chante de nouveau: Limyè Kris la !Tous répondent : Mèsi Bondye, mèsi !

N. B : C’est à ce moment que tous allument leur cierge en se communiquant la flamme. 

- Arrivé devant l’autel, le diacre s’arrête et, tourné vers l’assemblée, chante une troisième fois : Limyè Kris la ! Tous répondent : Mèsi Bondye, mèsi ! Puis il place le cierge pascal sur le chandelier près de l’ambon. 

N.B : Après l’annonce de la Pâque, on peut allumer les lumières de la cathédrale. Par contre, il faut attendre le commencement de la liturgie eucharistique pour allumer les cierges de l’autel[47].

 

·      L’annonce de la Pâque 

- Arrivé au presbyterium, l’évêque se rend à la cathèdre, remet son cierge à un diacre ou à un servant d’autel, s’assied et porte la mitre, puis il met de l’encens dans l’encensoir  et le bénit, comme pour l’Évangile à la messe. Alors, le diacre s’approche de l’évêque, demande et reçoit sa bénédiction, l’évêque disant à mi-voix : Que le Seigneur soit dans votre cœur et sur vos lèvres pour que vous puissiez dignement annoncer la grande joie de Pâques : au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Le diacre répond : Amen[48].  

- L’évêque dépose la mitre et se lève pour entendre l’annonce de la Pâque, en tenant son siège allumé.  

N. B : Toute l’assemblée se met debout avec le cierge allumé à la main pour entendre l’annonce de la Pâque.

- Précédé du thuriféraire, le diacre monte à l’ambon, encense le libre puis le cierge pascal et chante l’annonce de la Pâque[49].

N.B : Si c’est un séminariste ou un autre laïc qui chante  l’annonce de la Pâque, il n’a pas à demander la bénédiction, ni dire : Granmèt la avèk nou tout ![50]

 

·      La liturgie de la Parole

- Assis et mitré, l’évêque introduit la liturgie de la Parole (voir le Missel romain, p. 221)[51].

- Pour des raisons d’ordre pastoral, on peut réduire le nombre des lectures. Voir le Missel romain aux n. 21-30.

- Après l’oraison qui suit la dernière lecture de l’A.T. et son Psaume, on met la nappe sur l’autel, les cierges et la croix, puis l’évêque, debout à la cathèdre, entonne solennellement le Gloire à Dieu que tous chantent pendant que les cloches sonnent.  

- Après le Gloire à Dieu, l’évêque dit la collecte indiquée dans le Missel. 

- Tous s’assoient. Un lecteur monte à l’ambon pour proclamer la lecture tirée de la lettre de saint Paul (Rm 6, 3-11).

- Après cette lecture, si on le juge bon et selon la coutume locale, un diacre ou un lecteur se rend devant l’évêque et lui dit : Père, je vous annonce une grande joie, c’est l’Alléluia.  

- Puis en trois fois, en haussant le ton, l’évêque chante l’Alléluia et le peuple le répète à chaque fois sur le même ton. Il peut se faire aider si nécessaire soit par un diacre, soit par un concélébrant ou même par un chantre ou un psalmiste. 

- Après, le psalmiste monte à l’ambon et chante le Psaume auquel le peuple répond Alléluia. Puis l’évêque s’assied, met l’encens dans l’encensoir et bénit le diacre pour l’Évangile de la manière accoutumée. 

N.B : On ne porte pas de flambeau pour l’Évangile. On utilise seulement l’encens si cela convient. 

- L’homélie ne doit jamais être omise, même si elle est brève[52].

 

·      La liturgie baptismale

- Il est important d’aménager la fontaine baptismale de telle sorte que les fidèles puissent facilement participer à la liturgie baptismale qui s’y déroule.

- Après l’homélie, on procède à la liturgie baptismale. L’évêque dépose la crosse et la mitre, fait la monition proposée dans le Missel au n° 40. 

- On chante la litanie debout en raison du temps pascal.

- Sans mitre, debout devant la fontaine baptismale, l’évêque procède à la bénédiction de l’eau. Pour cela, il suit ce qui est indiqué dans le Missel aux n. 44-46. 

- Après, il s’assied, reçoit la mitre et la crosse pour l’interrogation des candidats selon les différents rituels du baptême (adultes et petits enfants). 

-  Si besoin est, les prêtres ou les diacres peuvent l’aider à administrer le baptême et donner le Saint-Chrême aux petits enfants (s’il y a un grand nombre).

N.B : - Si les adultes baptisés au cours de cette Veillée doivent être confirmés tout de suite après, on ne leur donne pas le Saint-Chrême. L’évêque procède immédiatement à la célébration du sacrement de la Confirmation.  

- On peut, si les circonstances et les lieux le permettent, administrer le baptême par immersion. À ce moment, on plonge soit le corps tout entier, soit la tête seulement ; on veillera à garder les règles de la décence[53].

 

·      La liturgie eucharistique

- C’est à ce moment qu’on allume les cierges de l’autel si ce n’est déjà fait. 

- La liturgie eucharistique commence comme de coutume par la préparation du pain et du vin. Elle est célébrée selon la forme de la messe stationale (voir le Cérémonial des évêques aux n° 145-170).

- Il convient que le pain et le vin soient apportés par les nouveaux baptisés. On peut apporter les dons pour le service des pauvres. 

- S’il y a des néophytes, avant de dire, au moment de la communion : Voici l’Agneau de Dieu… Heureux les invités, l’évêque peut brièvement leur expliquer la valeur d’un si grand mystère, qui est le sommet de toute l’initiation et le centre de toute la vie chrétienne[54].

- Pour le renvoi de l’assemblée, on observera ce qui est prescrit dans le Missel.

 

 

2. Le déroulement de la Veillée dans les paroisses

 

a) Ce qu’il faut préparer pour la bénédiction du feu :

- un bûcher, sur le parvis de l’église ;

- le cierge pascal ;

- cinq grains d’encens et un stylet (si on doit les utiliser) ;

- ce qu’il faut pour allumer le feu nouveau ;

- une lampe pour éclairer les textes que doit lire l’évêque ;

- des cierges pour ceux qui participent à la Veillée ;

- des pincettes pour que le thuriféraire prenne des charbons ardents dans le feu nouveau pour les mettre dans l’encensoir.

 

b) Ce qu’il faut préparer pour l’annonce de la Pâque 

- un chandelier, près de l’ambon, pour le cierge pascal ;

- le livre contenant l’annonce de la Pâque placée sur l’ambon. 

 

c) Ce qu’il faut préparer pour la liturgie baptismale

- un récipient ou la cuve baptismale contenant de l’eau ;

- lorsque l’on administre les sacrements de l’initiation chrétienne : l’huile des catéchumènes, le Saint-Chrême ; les cierges pour les futurs baptisés, le Rituel romain ; un siège pour le prêtre qui préside. 

N.B : Toutes les lumières de l’église sont éteintes.  

 

 

 

 

·      Le déroulement de la Veillée

 

- Au secretarium ou à la sacristie, le président de l’assemblée, les concélébrants, le diacre ou les diacres revêtent les vêtements de couleur blanche pour la messe[55].

- Le peuple est rassemblé sur le parvis de l’église. Le président de l’assemblée le rejoint avec les diacres, les concélébrants et les servants.  

- On ne porte ni croix de procession, ni luminaire. Le thuriféraire porte l’encensoir sans charbon.

- Un ministre porte le cierge pascal non allumé devant les servants d’autel. On n’oublie pas le rôle des cérémoniaires. 

·      Bénédiction du feu nouveau et la préparation du cierge pascal

- Arrivé sur le parvis de l’église, le prêtre qui préside salue l’assemblée en disant : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ensuite, il salue comme à l’ordinaire le peuple rassemblé et lui explique brièvement l’importance de la Veillée de cette nuit[56].

- Le prêtre bénit le feu en disant l’oraison qui se trouve dans le Missel[57]. Après, on porte le cierge pascal devant lui, il le prépare comme indiqué dans le Missel. 

- Avec les braises dans le feu nouveau, le thuriféraire garnit l’encensoir. 

- On allume le cierge pascal et celui qui préside met de l’encens dans l’encensoir. Entre temps, le servant qui tenait le cierge pascal le remet au diacre s’il y en a. 

 

·      La procession en direction de l’église

- Puis la procession s’ordonne en direction de la cathédrale :

·      le thuriféraire vient en tête, avec l’encensoir fumant ; 

·      derrière lui, le diacre qui porte le cierge pascal ou un autre prêtre ou le président de l’assemblée lui-même;

·      celui qui préside accompagné des diacres assistants (s’il y en a) ;

·      les concélébrants

·      les autres servants ;

·      le peuple. Tous portent en main des cierges éteints. 

- Arrivé à la porte de l’église, le diacre s’arrête, élève le cierge et chante : Limyè Kris la ! Tous répondent : Mèsi Bondye, mèsi ! Celui qui préside allume son cierge à la flamme du cierge pascal[58].

- Puis le diacre avance jusqu’au milieu de l’église, s’arrête, élève le cierge et chante de nouveau: Limyè Kris la ! Tous répondent : Mèsi Bondye, mèsi !

N. B : C’est à ce moment que tous allument leur cierge en se communiquant la flamme. 

- Arrivé devant l’autel, le diacre s’arrête et, tourné vers l’assemblée, chante une troisième fois : Kris la ! Tous répondent : Mèsi Bondye, mèsi ! Puis il place le cierge pascal sur le chandelier près de l’ambon. 

N.B : Après l’annonce de la Pâque, on peut allumer les lumières de l’église. Par contre, il faut attendre le commencement de la liturgie eucharistique pour allumer les cierges de l’autel[59].

 

·      L’annonce de la Pâque 

- Arrivé au presbyterium, le président de l’assemblée se rend à son siège, remet son cierge à un diacre ou à un servant d’autel, s’assied et met de l’encens dans l’encensoir  et le bénit, comme pour l’Évangile à la messe. 

- Tous gagnent leur place, où ils se tiennent debout, portant leur cierge allumé.

- Alors, le diacre s’approche de celui qui préside, demande et reçoit sa bénédiction, le prêtre disant à mi-voix : Que le Seigneur soit dans votre cœur et sur vos lèvres pour que vous puissiez dignement annoncer la grande joie de Pâques : au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Le diacre répond : Amen[60].  

N. B : Toute l’assemblée se met debout avec le cierge allumé à la main pour entendre l’annonce de la Pâque.

- Précédé du thuriféraire, le diacre monte à l’ambon, encense le libre puis le cierge pascal et chante l’annonce de la Pâque[61].

N.B : Si c’est un séminariste ou un autre laïc qui chante  l’annonce de la Pâque, il n’a pas à demander la bénédiction, ni dire : Granmèt la avèk nou tout ![62]

1.         La liturgie de la Parole

- Avant le commencement des lectures, celui qui préside la célébration  introduit la liturgie de la Parole[63].

- Pour des raisons d’ordre pastoral, on peut réduire le nombre des lectures de l’A.T. Cependant, on respectera toujours la règle selon laquelle la Parole de Dieu constitue un élément fondamental de la Veillée dans la nuit de Pâques (voir le Missel romain aux n. 21-30).

- Après l’oraison qui suit la dernière lecture de l’A.T. et son Psaume, on met la nappe sur l’autel, les cierges et la croix, puis celui qui préside, debout à son siège, entonne solennellement le Gloire à Dieu que tous chantent pendant que les cloches sonnent.  

- Après le Gloire à Dieu, le prêtre dit la collecte indiquée dans le Missel. 

- Tous s’assoient. Un lecteur monte à l’ambon pour proclamer la lecture tirée de la lettre de saint Paul (Rm 6, 3-11).

- Tous se lèvent, et celui qui préside entonne l’Alléluia que tous reprennent. 

- Après, le psalmiste monte à l’ambon et chante le Psaume auquel le peuple répond Alléluia. Il est préférable que celui-ci entonne l’Alléluia à la place du prêtre. 

Puis le président de la célébration, met l’encens dans l’encensoir et bénit le diacre pour l’Évangile de la manière accoutumée. 

N.B : On ne porte pas de flambeau pour l’Évangile. On utilise seulement l’encens si cela convient. 

 

·      La liturgie baptismale

- Il est important d’aménager la fontaine baptismale de telle sorte que les fidèles puissent facilement participer à la liturgie baptismale qui s’y déroule.

- Pour le déroulement de cette liturgie, on doit se référer aux indications du Missel aux n. 37-58. 

- Les adultes ou les enfants à l’âge scolaire reçoivent au cours de cette Veillée, les sacrements de l’initiation chrétienne : Baptême, Confirmation et Eucharistie à moins qu’une raison pastorale demande de le faire autrement. 

N.B : - Pour donner le sacrement de la Confirmation à ceux qui vont être baptisés au cours de la Veillée pascale dans les paroisses, les curés doivent avoir l’autorisation de l’évêque.

- Si les adultes baptisés au cours de cette Veillée doivent être confirmés tout de suite après, on ne leur donne pas le Saint-Chrême. Celui qui préside procède immédiatement à la célébration du sacrement de la Confirmation.  

- On peut, si les circonstances et les lieux le permettent, administrer le baptême par immersion. À ce moment, on plonge soit le corps tout entier, soit la tête seulement ; on veillera à garder les règles de la décence[64].

- On chante les litanies debout en raison du temps pascal.

- La célébration s’organise en quatre parties (voir le Missel en français aux n. 40-53):

·      Monition du prêtre 

·      Chant éventuel des litanies

·      Bénédiction de l’eau baptismale

·      Baptême et confirmation (s’il y a lieu).

- S’il y a aussi des tout-petits à baptiser, on le fait après le baptême et la confirmation des adultes. Le rite commence par la renonciation au démon et la profession de foi prévue pour parents, parrains et marraines.

- S’il n’y a pas de baptême, on procède à la bénédiction de l’eau pour l’aspersion des fidèles à la fin de la rénovation de la profession de foi baptismale (voir le Missel aux n° 54-58). On omet dans ce cas, les litanies des saints.

- Après la célébration du baptême (et de la confirmation), ou immédiatement après la bénédiction de l’eau si la célébration des sacrements n’a pas eu lieu, toute l’assemblée renouvelle sa profession de foi baptismale. 

- Tous se lèvent en tenant leurs cierges allumés (on les allume à partir du cierge pascal ou, éventuellement, aux cierges des néophytes).

- Celui qui préside s’adresse à l’assemblée en suivant ce qui est indiqué dans le Missel au n° 55. Puis il circule dans l’église pour asperger l’assemblée pendant qu’on chante un chant approprié. 

- Après avoir accompli ce geste, il revient à son siège. On omet le Credo

- On fait la prière universelle, à laquelle ceux qui viennent d’être baptisés participent pour la première fois.

 

·       La liturgie eucharistique

- C’est à ce moment qu’on allume les cierges de l’autel si ce n’est déjà fait. 

- La liturgie eucharistique commence comme de coutume par la préparation du pain et du vin.

- Il convient que le pain et le vin soient apportés par les nouveaux baptisés. On peut apporter les dons pour le service des pauvres. 

- Le prêtre suit le Missel pour le déroulement et l’accomplissement de la liturgie eucharistique.  

- S’il y a des néophytes, avant de dire, au moment de la communion : Voici l’Agneau de Dieu… Heureux les invités, le prêtre peut brièvement leur expliquer la valeur d’un si grand mystère, qui est le sommet de toute l’initiation et le centre de toute la vie chrétienne[65].

- Pour le renvoi de l’assemblée, on observera ce qui est prescrit dans le Missel.

 

N.B : Si les circonstances le permettent, la communion est donnée sous les deux espèces. On manifeste une tendresse pastorale et miséricordieuse envers les personnes en situations dites irrégulières. Pour cela, on accompagne, discerne et intègre la fragilité en étroite collaboration avec l’évêque qui en détient l’autorité (voir le chapitre 8 de Amoris Laetitia).

- Pendant l’octave de Pâques, on chante le Gloire à Dieu à toutes les messes ainsi que le renvoi solennel de la Pâque.

- Le cierge pascal doit briller près de l’ambon à toutes les célébrations jusqu’au jour de l’Ascension.

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DIMANCHE DE LA RÉSURRECTION

Au cours de la Nuit sainte, nous avons participé au mystère pascal en célébrant les sacrements du Baptême et de l’Eucharistie. Dans la seconde messe de Pâques nous rendons grâce pour la vie nouvelle, dont la source a été ouverte pour nous par la résurrection du Christ. C’est aujourd’hui la Fête des fêtes et le jour par excellence du Christ Seigneur. Aujourd’hui, vainqueur de la mort et du péché, Jésus s’est manifesté aux siens ; aujourd’hui il s’est fait reconnaitre de ses deux disciples sur la route d’Emmaüs en leur rompant le pain ; aujourd’hui il a donné l’Esprit Saint à ses apôtres en vue de la rémission des péchés, et il les a envoyés dans le monde pour être ses témoins. Pour tout cela nous chantons : « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie » (Psaume).

Mais tout chrétien revit aujourd’hui à son compte le mystère qu’ont vécu les disciples de Jésus. C’est pour chacun de nous que le Christ, notre agneau pascal, a été immolé (A 2). « En mourant, il a détruit notre mort ; en ressuscitant, il nous a rendu la vie » (Pr). En partageant le repas du Ressuscité, nous communions sa vie (P 3). L’Esprit qui a réveillé Jésus d’entre les morts fait de nous des « hommes nouveaux », appelés à « ressusciter avec lui dans la lumière » (P 1). C’est dans cette espérance que « le peuple des baptisés, rayonnant de la joie pascale, exulte par toute la terre » (Pr). 

(P. Jounel)

 



[1] Missel romain (nouvelle traduction), Vendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 4. Voir aussi le Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 313. 

[2] Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 3. Voir aussi le Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 314. 

[3] Cf. Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 4.

[4] Cf. ibid., n° 2.

 

[5] Cf.  Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 5. Voir aussi le Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 316. 

[6] Id.

[7] Id.

[8] Ibid., n. 6. Voir aussi le Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 317.

[9] Cf.  Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 5. Voir aussi le Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 316. 

[10] Id.

[11] Id.

[12] Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 8.

[13] le Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 319.

[14] Id.

[15] Id. Voir aussi le Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 10.

[16] Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 8.

[17] Cérémonial des évêquesLa célébration de la Passion du Seigneur, n° 319.

[18] Id.

[19] Id. Voir aussi le Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 10.

[20] Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 19.

[21] Id.

[22] Missel romainVendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 19.

[23] Id.

[24] Ibid., n° 22. 

[25] Voir le Missel romain, Vendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 22-23. 

[26] Ibid., n° 29. 

[27] Ibid., n° 30.

[28] Ibid., n° 31.

[29] Ibid., n° 22. 

[30] Voir le Missel romain, Vendredi saint, La Passion du Seigneur, n° 22-23. 

[31] Ibid., n° 29. 

[32] Ibid., n° 30.

[33] Ibid., n° 31.

[34] Missel romainSamedi saint, n° 1.

[35] Ibid., n° 2. 

[36] Ibid., n° 3. 

[37] Missel romain, n° 3.

[38] Ibid., n° 3.

[39] Cérémonial des évêquesLa veillée pascale, n° 334.

[40] Missel romainVeillée pascale, n° 4.

[41] Ibid., n° 5.

[42] Cf. Missel romainVeillée pascale, n° 6.

[43] Voir le Missel romainVeillée pascale, n° 8.

[44] Ibid., n° 9.

[45] Ibid., n° 11.

[46] Cf. Cérémonial des évêquesLa veillée pascale, n° 343.

[47] Missel romainVeillée pascale, n° 17.

[48] Cf. ibid., n° 18. 

[49] Voir le Missel romainVeillée pascale, n° 19.

[50] Ibid., n° 18.

[51] Ibid., n° 22.

[52] Missel romain, n° 36.

[53] Cf. Le Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, n. 221.

[54]Cf. Cérémonial des évêquesLa veillée pascale, n° 370.

[55] Cf. Missel romainVeillée pascale, n° 6.

[56] Voir le Missel romainVeillée pascale, n° 9.

[57] Ibid., n° 9.

[58] Cf. Missel romain, n° 15.

[59] Missel romainVeillée pascale, n° 18.

[60] Ibid., n° 18. 

[61] Cf. ibid., 18-19.

[62] Ibid., n° 18.

[63] Ibid., n° 22.

[64] Cf. Le Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, n° 221.

[65]Cf. Cérémonial des évêquesLa veillée pascale, n° 370.

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