LA LITURGIE SELON LA RÉFORME CONCILIAIRE
LA LITURGIE SELON LA RÉFORME CONCILIAIRE
1. Contexte historique : le mouvement liturgique
* Dom Lambert Beauduin, moine de l’abbaye bénédictine du Mont César à Louvain, dès 1909, entreprend d’ouvrir aux fidèles l’accès à la liturgie prise en otage par les prêtres.
* Pour Dom Lambert :
° La liturgie est la vraie prière de l’Église.
° La source première et indispensable du véritable esprit chrétien se trouve dans la participation active des fidèles à la liturgie de l’Église.
Le renouveau liturgique
* Mais, c’est dans les années 1950 que la liturgie commence à évoluer grâce au « mouvement liturgique » initié par Dom Lambert Beauduin (1873-1960).
Une liturgie non participative
* La messe n’est plus considérée comme la prière de la communauté chrétienne. Elle devient entièrement l’affaire du clergé et les fidèles ne sont que des spectateurs. On perçoit la communion comme une dévotion privée sans lien spécial avec la messe.
* Pour le mouvement liturgique, il faut :
° rompre avec l’usage de la distribution de la sainte communion en dehors de la messe ;
° pousser les fidèles à être « participants » lors des offices communautaires au lieu de s’isoler dans des pratiques de piété individuelles.
* Suite au« mouvement liturgique », le Pape Pie X (1903-1914) promeut la « participation active » des fidèles à la liturgie et instaure la communion fréquente ainsi que l’accès à la communion des enfants en âge de raison. Il rétablit la musique grégorienne dans son authenticité, suite aux études des bénédictins.
* Le Pape Pie XII : un grand réformateur de la liturgie lui aussi. Dans Mediator Dei, il synthétise certaines propositions du « mouvement liturgique » et pointe des questions qui sont en rapport avec la participation active des fidèles. Pour lui, la liturgie est à la fois l’action du Christ et de l’Église tout entière célébrante. Elle est le « culte public que le Rédempteur rend au Père comme chef de l’Église et culte intégral du corps mystique de Jésus Christ, c’est-à-dire du Chef et de ses membres ».
* Il récuse le rubricisme de la liturgie et demande qu’elle s’organise et se développe selon les circonstances et les besoins des fidèles.
* Tout en conservant la langue latine, il juge profitable pour les fidèles l’usage de la langue vernaculaire pour certains rites.
* Suite à Mediator Dei, en 1951, il rétablit la Vigile pascale qui ne se déroule plus comme avant, à l’aube du samedi saint, en petit comité, mais avec tout le peuple rassemblé, dans une veillée à riche contenu liturgique. En 1955, il restitue le rituel pour le déroulement de la Semaine sainte etc.
2. La Constitution Sacrosanctum concilium
* Plan ou composition : voir les notes de cours, p. 28-29.
* Présentation générale du texte :
La liturgie n’est plus considérée comme une série de cérémonies pompeuses, un ensemble de rites à accomplir, un amas hétéroclite de gestes et de prières, mais comme une épiphanie du Seigneur : la centralité du mystère pascale est une évidence ; la présence agissante du Christ dans la liturgie ; la dimension ecclésiale de la liturgie : l’Église n’est pas une hiérarchie seulement ; elle comprend d’abord un peuple ; la participation active des fidèles à la liturgie etc.
* Les raisons pour lesquelles on opère « la restauration et le progrès de la liturgie » : le préambule :
1. « faire progresser la vie chrétienne […] chez les fidèles ;
2. « mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des changements » ;
3. « favoriser tout ce qui peut contribuer à l’union de tous ceux qui croient au Christ » (visée œcuménique) ;
4. « fortifier tout ce qui concourt à appeler tous les hommes dans le sein de l’Église » (visée missionnaire).
Le préambule met aussi en exergue la place de la liturgie dans le mystère de l’Église et son efficacité pour les fidèles.
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