Homélie du mercredi 9 janvier 2019, après l’Épiphanie

Homélie du mercredi 9 janvier 2019, après l’Épiphanie
1. L’Épiphanie est le dévoilement de l’identité de Jésus. Un Jésus capable de compassion pour son peuple, un Jésus capable de se mettre à l’écart pour prier, un Jésus capable de marcher sur les eaux. Il tient de manière équilibrée les deux piliers de sa vie publique : le ministère et la prière. Tantôt il est avec le peuple pour l’enseigner, le nourrir ; tantôt il est seul pour entrer en dialogue intense avec son Père dans la prière. Il nous donne l’exemple. Nous devons l’imiter dans notre ministère épiscopal et sacerdotal pour mieux oindre le peuple de Dieu. Car les défaillances ministérielles et spirituelles viennent en grande partie de la fatigue que nous éprouvons dans la vie pastorale. Seule la prière permet d’éviter l’activisme qui peut être une grande maladie du prêtre. 
2. Souvent, dans notre ministère, ce manque d’équilibre entre la pastorale et la vie de prière peut pousser la barque de notre onction sacerdotale au milieu de la mer. Nous pouvons peiner à ramer, car le vent nous est contraire, et il souffle très fort. Nous pouvons avoir l’impression que tout va mal et que notre sacerdoce ministériel n’a pas d’avenir. Nous pouvons avoir peur. Oui, il y a de quoi nous inquiéter. Mais, comme il a fait pour les disciples d’Emmaüs, le Christ fait semblant d’aller plus loin, et comme il le fait pour les Apôtres dans l’Évangile de ce jour, il veut nous dépasser. Tantôt il est devant pour nous indiquer la voie, tantôt il est au milieu de nous pour nous éclairer de sa lumière, tantôt il est derrière nous pour nous encourager, nous booster dans notre ministère. En tout, il nous dépasse, car c’est Lui qui nous envoie là où il devait aller. Il  est avec nous. Il est proche de nous, il ne peut pas laisser couler la barque de notre onction sacerdotale ou épiscopale. Il n’y a pas d’échec total pour le disciple du Christ. Nous pouvons faire face à des épreuves, à des obstacles ; mais, nous savons que le mal n’aura pas le dernier mot. Avec le Christ, nous sommes déjà victorieux. Nous pouvons avoir du mal à discerner sa présence en nous, mais c’est lui qui parle avec nous et nous dit : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez pas peur ». Il domine le mal qui nous bouscule et nous fait peur. Il marche sur celui qui nous accuse, nous dénigre, nous calomnie jour et nuit devant Dieu. Il vient monter avec nous dans la barque de notre ministère sacerdotal ou épiscopal pour faire tomber le vent qui nous fait balloter. Voilà notre joie !
3. Évêque et prêtres,  nous sommes des hommes de foi. Nous savons que la fructification de notre ministère ne dépend pas totalement de nous. Nous représentons un autre plus grand que nous. C’est le Christ. Tout simplement, nous devons déployer la vigueur de notre foi et faire correspondre notre vie à sa volonté. Nous devons travailler sans relâche pour l’avènement du Royaume comme de bons serviteurs. Nous devons prendre soin et rassasier le peuple de Dieu qui nous est confié avec un cœur aimant. Nous savons que la croissance du peuple de Dieu est notre propre croissance. C’est dommage de voir le berger en pleine forme, bien corpulent et la brebis maigre, défigurée et chétive. 
4. Oui Seigneur, tes ministres ordonnés pour te représenter au milieu de ton peuple, ont besoin de multiples secours pour leur traversée d’ici-bas, que ta bonté les leur donne aujourd’hui et demain : trouvant alors la force nécessaire dans les biens qui passent, ils rechercheront les biens éternels avec plus de confiance (cf. Adaptation de la prière après la communion,  mercredi après l’Épiphanie). Amen. 
Père Diesel PHAT

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